Honoré de Balzac. Le Lys dans la vallée. 1836.
Pour découvrir Saché en images
Le Père Goriot, César Birotteau, Félix de Vandenesse et Madame de Mortsauf ont grandi ici entre 1823 et 1837, pendant les heures les plus profondes de la nuit et jusqu’au milieu de l’après-midi…
Balzac est parisien depuis 1814. Mais il est né à Tours, 25 rue Royale (devenu depuis 39 rue Nationale ; sa maison natale a été détruite pendant la guerre) en 1799, a vécu ses quatre premières années en nourrice à Saint-Cyr-sur-Loire avant d’être interne au collège des Oratoriens de Vendôme (cinquante kilomètres au nord de Tours) entre 1807 et 1813.
À Paris, après des études de droit et des emplois de clerc de notaire, il décide en 1819 de se consacrer à la littérature. Jusqu’à 1829, il ne publie divers récits que sous des pseudonymes. En mars 1829 paraissent Les Chouans, signés Honoré Balzac. Honoré de Balzac apparaît l’année suivante, qui le voit aussi commencer à collaborer à divers journaux.
La Touraine était déjà chère à son coeur, mais elle le devient plus encore lorsqu’il découvre Saché en 1823. Monsieur de Margonne, le propriétaire du château, a été l’amant de sa mère et se prend d’affection pour lui (ou bien, autre version, Honoré estime que Monsieur de Margonne « lui doit bien ça »).
Presque chaque année entre 1823 et 1837, Balzac fait des séjours prolongés à Saché. Ici, à la différence de Paris, pas de loyers ni de traites à payer. Vingt-trois heures de diligence le mènent depuis la capitale jusqu’à Tours, puis une vingtaine de kilomètres – parfois parcourus à pied lorsque les finances sont basses – jusqu’à Saché. Comme la Touraine imprègne les Contes drolatiques, le Curé de Tours et d’autres oeuvres de La Comédie humaine, y jouant le rôle du paradis perdu, Le lys dans la vallée emprunte aux alentours de Saché ses châteaux et ses paysages.
Le château de Frapesle, où sa mère envoie Félix reprendre des forces après qu’il ait aperçu Madame de Mortsauf, est en réalité Valesnes, qui appartient également à Monsieur de Margonne. De l’autre côté de l’Indre, le château de Clochegourde, appartenant au Comte de Mortsauf, a l’apparence de la ferme de Vonne et est situé à l’emplacement du château de la Chevrière.
Le lys, c’est Madame de Mortsauf. La vallée, c’est la vallée de l’Indre.
Dans le château de Saché, on peut imaginer l’écrivain-forçat de l’écriture dans sa chambre-bureau, où la lampe à l’huile brûle autant que la cafetière, et dans le salon où, à la lueur des bougies, il cède parfois à la demande de Monsieur de Margonne et de ses invités et déclame de mémoire le chapitre en cours.
Autres demeures de l’auteur
Parmi les nombreux lieux où Balzac a également habité, citons Grez-sur-Loing, L’Isle-Adam, Paris, Saint-Cyr-sur-Loire…
Pour visiter le lieu
Le château de Saché est ouvert à la visite depuis 1951 (37190 Saché, tél. : 02 47 26 86 50). Dans les lieux où a vécu l’auteur de La Comédie humaine, il présente des manuscrits de l’écrivain et d’autres objets se rapportant à son oeuvre.
À voir aux alentours
Si vous désirez marcher sur les pas de Balzac en Touraine, voici d’autres lieux de la région et l’oeuvre dans laquelle ils apparaissent :
– La Michelinière (Une ténébreuse affaire)
– La pagode de Chanteloup, à l’entrée de la forêt d’Amboise
– Luynes et Ussé (Les deux amis)
– Langeais (La duchesse de Langeais)
– Turpenay à l’entrée de la forêt de Chinon, ainsi que Rochecorbon, Azay-le-Rideau, Balan-Miré et Chinon (Contes drolatiques)
– Saumur (Eugénie Grandet)
– Artannes, Pont-de-Ruan et Pont-Cher sont également des lieux où se déroule l’action du Lys dans la vallée
– Plessis-Lès-Tours (Maître Cornélius)
– Marmoutier et La grange de Meslay (L’excommunié)
– A Tours, l’hôtel Gouin situé rue du Commerce est devenu l’hôtel de Jean de Xaincoings dans Maître Cornélius, et la maison de l’abbé Birotteau (Le curé de Tours) est l’actuel cloître de la Psalette.
Petite bibliographie
Balzac et la Touraine. Philippe Renault, Editions Tallandier, 1999.
Balzac. Le roman de sa vie. Stefan Zweig. Livre de poche n°13925.
Paysages et destins balzaciens. Amédée Ponceau, Editions du Myrte, 1950.
Ames et décors balzaciens. Article de P.-E. Cadilhac, dans L’Illustration du 26 septembre 1936. Article repris dans Demeures inspirées et sites romanesques I, Paris, 1949.
Le château du Lys dans la vallée. Article dans France-Illustration du 16 mars 1946.
La vie quotidienne en Touraine au temps de Balzac. M. Laurencin. Éditions Hachette.