Hélas, ce lieu historique n’existe plus place Masséna à Nice. Plus précisément, le café n’existe plus, mais le bâtiment demeure.
Il était un lieu de rendez-vous pour les exilés allemands au milieu des années 1930, tel Henrich Mann, Joseph Roth et d’autres. Un ami commun, Hermann Kesten, écrit[[Cité dans Exil en paradis. Artistes et écrivains sur la Riviera, 1933-1945 de Manfred Flügge, page 83]] : « […] à l’automne 1934, nous louâmes un immeuble de trois étages situé au 121 de la Promenade des Anglais : trois appartements meublés, avec, au premier étage, ma femme et moi, au deuxième, Joseph Roth et la superbe Manga Bell, et, enfin, au troisième, Henrich Mann et Nelly Kroeger. Quand les soirées étaient bleutées, nous nous tenions sur nos balcons et regardions le soleil s’enfoncer dans la mer, laissant derrière lui un reflet qui faisait rougir les vagues et les joues de nos femmes. Nous passâmes très sereinement les mois suivants ; nous nous rencontrions au petit bistrot du coin pour prendre un verre ou manger ; nous nous asseyions au Café de France ou au Café Monnot sous les arcades de la place Masséna. Il nous arrivait aussi de flâner le long de la mer, sous le ciel étoilé, tout en débattant avec animation des lois régissant le roman historique. Car à l’époque, chacun de nous écrivait un roman de ce type ! »
Heinrich Mann avait sa table réservée au café Monnot, où il écrivait et relisait ses articles, discours et ouvrages. Il y feuilletait La Dépêche de Toulouse, à laquelle il livrait une chronique mensuelle.