Fiodor DOSTOÏEVSKI à Moscou, St-Pétersbourg, Florence, en Suisse…

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Le 22 Via Guicciardini à Florence.

Pas facile de savoir par quel bout prendre ce monument qu’est Dostoïevski ! Son œuvre… gigantesque. Sa vie… sombre et tourmentée, comme celle de ses personnages.

Fiodor Mikhaïlovitch naît à Moscou en 1821, d’un père médecin militaire alcoolique et d’une mère qu’il perdra à 15 ans (il perdra son père à 19 ans), dans un appartement de l’aile droite de l’hôpital Marinsky pour les pauvres de la rue Bozhedomka (aujourd’hui 2 rue Dostoïevski, où est installé un musée Dostoïevski). Il vit là ses deux premières années, puis les années 1823-1837 dans un appartement de l’aile gauche. Comme Robert Louis Stevenson, le petit Fiodor a la chance d’avoir une nourrice, Alena Frolovna, qui l’emmène voyager dans les mondes imaginaires et fantastiques. Ses parents participent également beaucoup à son éducation littéraire.

En 1837, il entre avec son frère au pensionnat Kostomarov à Saint-Pétersbourg, puis l’année suivante à l’École centrale des ingénieurs militaires, au château Saint-Michel, 2 Sadovaya Street. Ce sont des années tristes pour lui. Il commence bientôt à dépenser son argent dans des jeux. Un emploi de fonctionnaire l’occupe un moment (il loge 16 Karavannaya Ulitsa de mi 1841 à début 1842, puis à l’angle du 10 Grafskiy Pereulok et du 11 Vladimirskiy Prospekt jusqu’à fin 1845) qu’il quitte pour publier son premier roman en 1846, Les Braves gens, que certains qualifient de premier roman socialiste russe. En 1846, il vit 5/2 Kuznechnyy Pereulok, puis 32 Rubinstein​a​ Street, puis 2 Kazanskaya Ulitsa, puis 4 Bol’shoy Prospekt Vasil’yevskogo Ostrova. Ses deux romans suivants, Le double et La logeuse, rencontrent moins de succès.

À partir de début 1847, il fréquente le Cercle fouriériste de Mikhaïl Petrachevski, 18 Nevsky Avenue. Il s’imprègne des idées de Fourier, Proudhon, Saint-Simon… C’est à cette époque qu’il a ses premières crises d’épilepsie. En 1848, il vit 8 Voznesensky Avenue et 7 Bol’shaya Pod’yacheskaya Ulitsa. En avril 1849, les membres du Cercle sont arrêtés et Dostoïevski est emprisonné dans la forteresse Pierre et Paul. Après avoir vécu un simulacre d’exécution, il est envoyé au bagne à Omsk, où il reste enfermé jusqu’en janvier 1854.

Il réintègre ensuite l’armée, vit en Sibérie, se marie et obtient en 1859 sa retraite et le droit de regagner Saint-Pétersbourg. Il vit en 1860-1861 au 5 3-ya Krasnoarmeyskaya Ulitsa, puis au second étage du 1 Kaznacheyskaya Ulitsa (plaque) jusqu’à mi-1863. Il voyage en Europe en 1863 et 64 et s’installe 9 Kaznacheyskaya Ulitsa après la mort de sa femme Maria en 1864, puis au n°7 de mi-1864 à début 1867 (plaque et musée). Il y écrit en même temps Le joueur – s’inspirant en particulier de ses expériences à Wiesbaden et Baden-Baden – et Crime et châtiment et fait la connaissance de sa seconde femme, Anna, à qui il dicte Le joueur. Il conçoit ce roman dans le secret espoir d’éteindre sa passion pour le jeu, ce qu’il ne réussira qu’en 1871, après de nouvelles grosses pertes.

Tous deux vivent 27 Voznesensky Avenue jusqu’à avril 1867 puis partent pour l’Allemagne, à la fois pour leur voyage de noces et pour échapper aux dettes de jeu et aux créanciers. Puis c’est la Suisse entre août 1867 et mai 1868 à Genève (1, rue Winkelried, puis 16 rue du Mont-Blanc et 1 rue Berthelier), puis Vevey jusqu’à septembre 1868, une maison à l’angle des rues du Simplon et du Centre, et Milan en septembre 1868 et Florence en novembre.

Ils s’installent au second étage du 22 Via Guicciardini (plaque), où Dostoïevski finit l’écriture de L’Idiot en janvier 1869. Les Jardins de Boboli sont en face et le couple en profite bien.

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Le 22 Via Guicciardini au milieu.

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En mai suivant, ils emménagent Piazza del Mercato Nuovo. Ils quittent Florence en juillet pour gagner Prague en passant par Bologne et Vienne, puis Dresde en 1869. La famille retrouve Saint-Pétersbourg en 1871, où ils demeurent 11 Serpukhovskaya Ulitsa entre mi-1871 et mi-1872, puis 25 Ligovsky Avenue en 1873-74.

La fin des années 1870 voient passer Dostoïevski de la gêne à l’aisance financière et des poursuites judiciaires à la reconnaissance officielle. Il achève aussi son parcours intellectuel et spirituel qui l’aura finalement détourné des préoccupations sociales et progressistes qu’il partageait dans ses jeunes années. Son roman Les démons (ou Les possédés) et sa critique des milieux révolutionnaires expriment bien les idéaux nationalistes et conservateurs qui sont désormais les siens.

Il habite 6 Grecheskiy Prospekt en 1875-78, puis 5/2 Kuznechnyy Pereulok de fin 1878 jusqu’à son décès en 1881 – là où il avait vécu en 1846 (c’est devenu un musée qui lui est consacré). Les frères Karamazov est publié en 1880.

À voir aussi sur d’autres sites : Dostoïevski à Saint-Pétersbourg et différents lieux où il a vécu.

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