Espagnole par son père et danoise par sa mère, Anaïs Nin est née à Neuilly, près de Paris, le 21 février 1903. Avec son mari Hugo Guiler, elle loue la maison de Louveciennes entre 1931 et 1935.
Louveciennes marque définitivement sa vie.
D’abord par sa rencontre avec Henry Miller, en octobre 1931, dans cette maison. Elle partagera sa vie avec lui jusqu’à ce qu’elle parte pour les États-Unis en 1939 (elle emménage alors dans un appartement dans Greenwich Village, à New-York).
Ensuite, parce que la maison de la rue de Montbuisson, véritable « laboratoire de l’âme », est le salon littéraire et artistique des années folles qui rassemble, outre Miller, Antonin Artaud, Lawrence Durrell, Brassaï et d’autres artistes et écrivains. Anaïs Nin disait qu’il existe deux façons de tenir un journal intime : vivre une journée et la décrire en cinq minutes, ou vivre cinq minutes et passer la journée entière à les décrire…
C’est dans cette maison qu’elle écrit le premier volume de son fameux Journal, qui rassemblera plus de quinze mille pages dactylographiées.
Louveciennes fut ainsi choisie par l’écrivain. Quoi de plus naturel pour une petite ville remplie de charme, qui a le relief d’un village de montagne et où les peintres, les personnalités royales et politiques et les hommes et femmes de lettres ont laissé un monument ou une plaque dans presque chaque rue ? Laissée à l’abandon depuis les années trente, la maison se dégradait lentement, quelques gros éléments de mobilier et de sanitaires résistant mieux aux années que le toit ou les murs…
Depuis quelques années, différentes tentatives ont été faites pour acheter la maison aux propriétaires, afin de la sortir de son triste état et de faire reconnaître son importance culturelle et historique. Une association pour la sauvegarde de la maison d’Anaïs Nin est née en 1995 et a ouvert un site Internet « militant ». Mais ses efforts n’ont jusqu’à présent pas permis la restauration et l’ouverture du lieu au public.
Cette maison n’est pas le seul lieu qu’habite Anaïs Nin pendant ses années parisiennes. Elle séjourne aussi 18 Villa Seurat dans le quartier de Montparnasse, où Henry Miller vit entre 1934 et 1938, et sur la péniche la Belle aurore, louée à Michel Simon.
Entre l’automne 1925 et 1928, Anaïs et Hugo, jeunes mariés, habitent 11bis rue Schoelcher avec Rosa, la mère d’Anaïs. Hugo vient d’être muté à Paris par sa banque. Ils occupent deux ateliers au rez-de-chaussée et louent plus tard, en plus, une chambre sous les toits.
En 1928, ils emménagent boulevard Suchet.
Autres demeures de l’auteur
Anaïs Nin est décédée le 14 janvier 1977. Elle repose au cimetière de Swan Point, Pawtucket, à Rhode Island.
Pour visiter le lieu
Maison d’Anaïs Nin. 2 bis rue de Montbuisson, 78430 Louveciennes. La maison n’est pas ouverte au public.
À voir aux alentours
– Tourgueniev à Bougival,
– Dumas à Monte-Cristo,
– Bergson à Garches,
– Balzac aux Jardies à Sèvres,
– Boris Vian à Ville d’Avray,
– Zola et Maeterlinck à Médan,
– Théophile Gautier et Jacques Prévert à Neuilly,
– Maupassant à Chatou,
– Alain au Vésinet.
Petite bibliographie
Un laboratoire de l’âme, par Béatrice Commengé, dans _ Balade en Yvelines sur les pas des écrivains. Marie-Noëlle Craissati. Éditions Alexandrines.
Vieilles Maisons Françaises n°166.