Marcel PROUST

« Si mes parents m’avaient permis, quand je lisais un livre, d’aller visiter la région qu’il décrivait, j’aurais cru faire un pas inestimable dans la conquête de la vérité. »

À la Recherche du temps perdu.

Pour Marcel et son frère Robert, Illiers, c’est les soirées d’été autour d’une table dans le jardin de tante Elisabeth (devenue tante Léonie dans À la recherche) et de l’oncle Jules Amiot, c’est les après-midi de lecture dans une chaise longue, la cuisine d’Ernestine, le charme du salon mauresque – souvenir des années algériennes de Jules.

C’est aussi le grand magasin de nouveautés tenu 14 place du marché par Jules, qui possède également, non loin de la maison, le « Pré Catelan » (dénommé d’après le Pré Catelan du Bois de Boulogne, et devenu le parc de Tansonville, propriété de Swann dans le roman[[Un château de Tansonville existe bien à deux kilomètres d’Illiers. Il a donné son nom à la demeure de Swann.]]), petit parc-terrain d’aventures parsemé de petits monuments.

Illiers, c’est le village où le grand-père et Adrien, le père de Marcel et Robert, sont nés et où les grands-parents tenaient boutique 11 place du marché (ou 1 rue du docteur Galopin, devenue rue du docteur Proust), et fabriquaient de la cire, du miel et du chocolat. La grand-mère, devenue veuve, habite un appartement au 6 de cette même place.

Les balades en vélo traversent les villages alentour : Saint-Eman et Villebon (qui deviennent le côté de Guermantes), le Pré Catelan, Tansonville, Méréglise (qui deviennent du côté de chez Swann).

L’intimité que Marcel partage avec sa mère (son père, seul homme de la famille à aller chercher à Paris la gloire dans la médecine, étant moins présent au foyer) l’initie à Dickens, Gautier, Sand, George Eliot.

L’hypersensibilité qu’il hérite également d’elle le fait pleurer au théâtre, à certaines lectures ou lorsqu’il entend certaines mélodies.

Ainsi, d’une petite maison dans un village banal où il passe quelques vacances de Pâques et d’été avant que des crises d’asthme surgies à neuf ans ne l’en éloigne, du quotidien d’une famille bourgeoise sans événements ni tragédies, il fait la source d’une oeuvre littéraire unique, sans précédent et sans équivalent depuis.

Autres demeures de l’auteur

Proust a également vécu à Trouville et Cabourg et à Paris.
Il repose au cimetière du Père Lachaise, à Paris.
En 1899-1890, il a loué une chambre 92 faubourg Bannier à Orléans, lorsqu’il effectuait son service militaire.

Pour visiter le lieu

Illiers a été rebaptisé Illiers-Combray en 1971 à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain.
La « maison de tante Léonie » est depuis 1972 le Musée Marcel Proust, 4 rue du docteur Proust, 28120, Illiers-Combray (tél. 02 37 24 30 97, fax 02 37 24 13 78).

L’intérieur a été reconstitué d’après les descriptions de La recherche, et complété par du mobilier légué en 1994 par Odile Gévaudan, fille de Céleste Albaret, la dernière gouvernante de l’écrivain.La maison est fermée le lundi. Les autres jours, des visites sont proposées à 14h30, 15h30, 16h30 entre le 15 juin et le 15 septembre, et à 14h30 et 16h en dehors de ces dates. Se renseigner au musée pour la fermeture annuelle.

Quelqu’un à contacter ?

Pour joindre la Société des Amis de Marcel Proust et des Amis de Combray.

Par voie classique, la Société des Amis de Marcel Proust se trouve aux coordonnées suivantes : Musée Marcel Proust, 4 rue du Docteur Proust, 28120 Illiers-Combray. Tel. : 02 37 24 30 97, fax : 02 37 24 13 78.

À voir aux alentours

Les autres personnalités littéraires de la région sont :
– Saint-Simon à La Ferté-Vidame,
– Genevoix à saint-Denis-de-l’Hôtel,
– Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire,
– Labiche à Souvigny-en-Sologne,
– La Tour du Pin au Bignon-Mirabeau,
– Péguy à Orléans,
– Musset à Mazangé,
– Daniel Picouly en Sologne,
– Ronsard à La Possonnière.

Petite bibliographie

Le grand livre de Proust. Sous la direction de Charles Dantzig, éditions Les Belles lettres, 1996.

Le jardin secret de Marcel Proust. Diane de Margerie. Editions Albin Michel, 1998, 290 F.

Les promenades de Marcel Proust. Éditions du Chêne.

Bulletin d’informations proustiennes, publié par l’Institut des textes et manuscrits modernes, 45 rue d’Ulm, 75230 Paris cedex 05. Tel. : 01 44 32 37 94.

Bulletin de la Société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray, qui a aussi édité Le parfum de Combray (140 p., 1991) et Le temps retrouvé d’Illiers, de Philibert-Louis Larcher (25 et 35 F + 25 F de port).

Proust. Ghislain de Diesbach. Librairie Académique Perrin et Le grand livre du mois, 1991, 780 pages.

Meurtre chez tante Léonie. Estelle Monbrun. Editions Viviane Hamy, 1998, 89 F.

La revue « Proust said that » et un de ses articles : « Looking for Combray ».

3 Comments

Ajoutez les vôtres
  1. 1
    Augusto Orsi, journaliste

    > Marcel PROUST
    Je désire savoir qui était Ernistine dans l’oewuvre de Marcel Proust.
    Merci et amitiés

    • 2
      Pierre HENRY

      > Marcel PROUST
      Bonjour Augusto,

      Je m’appelle Pierre HENRY et je suis cofondateur et animateur du « Cercle Littéraire Proustien de Cabourg-Balbec ». Voici la réponse à votre question :
      Avant d’écrire la « Recherche du temps perdu », Proust a commencé une première oeuvre qu’il a laissé inachevée mais qui est d’une importance capitale pour comprendre la genèse de son chef-doeuvre. Cette ouevre inachevée, découverte en 1952 seulement par un jeune universitaire, Bernard de Fallois, a été baptisée par lui « Jean Santeuil », du nom du personnage principal et également narrateur. Ce « roman » inachevé est en fait le « scénario » de la Recherche, son « synopsis ». Y figurent déjà les grands thèmes de la Recherche. Dans cette oeuvre, Ernestine est la « bonne », la servante, la cuisinière, la dame de compagnie, la confidente, l’aide-soignante, de tante Léonie, la tante de Marcel Proust, qui demeurait à Illiers (à 30 km au sud-ouest de Chartres) et qui s’appelait en réalité Elisabeth Amiot (née Proust, soeur d’Adrien, père de Marcel). C’est à partir d’Ernestine que Proust élaborera le personnage inoubliable de Françoise dans la Recherche. La « vraie » Ernestine s’appelait Ernestine GALLOU, Gallou étant un patronyme presque exclusivement concentré dans le département d’Eure-et-Loir. Dans « Jean Santeuil »comme dans la Recherche, comme dans la réalité, Ernestine était jalouse et cruelle (aux yeux de Proust) mais c’était une ecellente cuisinière.
      J’espère avoir répondu à votre question et me tiens à votre disposition pour des conférences (payantes) avec projection de documents d’époque sur Proust (dont je suis un spécialiste) sa vie et son oeuvre.
      Bien cordialement.
      Rheny@aol.com

    • 3
      Giovanni Adorni

      > Marcel PROUST
      Je voudrais savoir si dans l’oevre de Marcel Proust  » A la recherche du temps perdu » l’auteur fait mention de Ernestine ou, si cette personne qui à vraiment existèe, n’y apparait que comme Francoise. Merci.
      Giovanni Adorni.

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