Qui s’éloigne d’Avignon perd la raison.
Au fil des siècles, les nombreux et illustres habitants ou visiteurs d’Avignon n’ont pas fait mentir ce vieux dicton provençal : Mallarmé rêva d’y passer sa vie entière, Stuart Mill, ayant perdu sa femme à Avignon, refusa de quitter la ville et finit ses jours dans une petite maison de la route du Pont-des-deux-Eaux, près du cimetière, Daudet, Dumas, Stendhal, Mérimée furent séduits par la cité pontificale.
Aujourd’hui, Avignon et Villeneuve-lez-Avignon sont devenues les villes où théâtre et spectacles se conçoivent et se jouent.
Drôles de félibres.
Avignon est d’abord la ville du mouvement félibrige, dont la raison d’être est la promotion de la langue et de la culture provençales.
On rencontre son plus célèbre héraut, Frédéric Mistral, à chaque coin de rue : rue Pétramale, où il est en pension en 1842 (il est né en 1830) chez le père Millet alors qu’il étudie au Collège Royal (devenu lycée Mistral), puis rue de l’Hôpital où, en 1845-47, il est pensionnaire de M. Dupuy (hôtel Sixte-Isnard), puis rue Théodore-Aubanel, où il visite souvent son ami éponyme (la maison a disparu avec le percement de la rue de la République), puis rue Banasterie, lorsqu’il se rend chez les Gièra, puis dans les cafés de la place Clémenceau (entre autres le café de Paris et le café Bouvet), puis 19 rue Saint-Agricol où se trouve la librairie Roumanille, lieu de ralliement de tous ces félibres à partir de 1855 (Mistral a quitté Avignon en 1847, mais pour y revenir régulièrement).
À voir à Avignon et Châteauneuf-de-Gadagne :
– Stéphane Mallarmé vit 8 Portail Matheron en 1869-71, enseignant l’anglais au lycée d’Avignon,
– Henri Bosco naît 3 rue de la Carréterie, près de l’église des Augustins, le 16 novembre 1888,
– l’entomologiste-poète Jean-Henri Fabre habite vingt ans à Avignon, d’abord dans le quartier Saint-Dominique, puis 22 rue Masse (là où se trouvait l’église Sainte-Claire qui a vu la rencontre de Pétrarque et de Laure le 6 avril 1327), enfin rue des Teinturiers, près du bras de la Sorgue et de la chapelle des Pénitents gris,
– à Châteauneuf-de-Gadagne, les félibres se retrouvent à partir de 1852 à l’ombre du château de Font-Ségugne qui appartient aux Gièra,
– à Villeneuve-lez-Avignon, la Chartreuse du Val de la Bénédiction est ouverte touts les jours de l’année et abrite le « centre national des écritures du spectacle » (tél. 04 90 15 24 24 ou www.chartreuse.org).
C’est aussi dans la cité des papes que se retrouvent les héros ennemis du fougueux roman médiéval de Henry Rider Haggard, Ève la Rouge.
Contacts :
Offices de Tourisme : Avignon : 04 32 74 32 74 (ou ici sur Internet);
Villeneuve-lez-Avignon : 04 90 25 61 33 (ou ici sur Internet).