Colette vit ses vingt premières années en Puisaye. Elle ne souhaite plus jamais ensuite s’y établir à nouveau. C’est cette terre où l’on « patauge dans l’eau et les forêts » qui hante une grande partie de son oeuvre.
Le 28 janvier 1873, rue de l’Hospice – devenue rue Colette – à Saint-Sauveur, Gabrielle Colette naît de Sido et Jules Colette. Une longue maison dans une rue en pente, une grande cour derrière, qui conduit au « jardin du haut », celui des fouillis de fleurs, et au « jardin du bas », celui du potager.
Sido a fait de cette maison une bibliothèque. Elle n’interdit aucun livre à Gabrielle, à sa soeur et ses deux frères, car « il n’y a sans doute pas de mauvais livre ». Elle initie ses enfants à la beauté de la nature, des animaux, à l’amour de l’aube, même s’il faut se réveiller à cinq heures du matin pour admirer le lever du soleil au-dessus des étangs de Puisaye. Sido a des goûts de luxe. Son mari ne sait rien lui refuser. Mais les ressources d’un percepteur ne suivent plus le rythme de telles dépenses.
Ruinée, la famille doit quitter Saint-Sauveur et s’installe en novembre 1891 à Chatillon-sur-Loing (devenu Chatillon-Coligny), au 20 rue de l’Eglise, chez le demi-frère de Colette, Achille Robineau-Duclos, le médecin.
Puis Sido, Jules et leurs enfants emménagent au 9 rue de l’Egalité. Ils feront construire une autre maison au 10 de la même rue, plus grande et avec un jardin. Les parents finiront là leurs jours mais Colette n’y vivra pas.
En mai 1893, elle épouse à Chatillon Henri Gauthier-Villars, « Willy ». Celle qui, à six ans, savait lire mais disait qu’apprendre à écrire ne servait à rien, va, à la demande de son mari, écrire ses souvenirs d’enfance (à suivre).
Autres demeures de l’auteur
Outre la Puisaye, Colette a habité… un peu partout. Voir les pages 37 et 39.
Pour visiter le lieu
La maison natale de Saint-Sauveur, rue Colette, n’est pas ouverte au public.
Mais, quelques dizaines de mètres plus haut, le Musée Colette a été créé dans le magnifique château (89520 Saint-Sauveur-en-Puisaye. Tel. : 02 86 45 61 95. Fax : 02 86 45 55 84). Il est ouvert du 1er avril au 31 octobre tous les jours sauf le mardi, de 10h à 18h, et les week-ends et jours fériés de 14h à 18h entre le 1er novembre et le 31 mars, et sur rendez-vous pour les groupes.
Il présente une reconstitution de la chambre et du salon de la rue de Beaujolais, de nombreuses photos et des objets personnels de l’écrivain. Il est prévu d’y installer également des manuscrits. Depuis Paris, prendre l’autoroute A6 vers Lyon, sortie Joigny et direction Toucy. Sido et Jules sont enterrés dans le cimetière de Chatillon, rue de l’Egalité.
Quelqu’un à contacter ?
La Société des amis de Colette peut être contactée par la mairie de Saint-Sauveur-en-Puisaye au 02 86 45 52 15.
À voir aux alentours
Présences littéraires aux alentours :
– 157,
– 164,
– 170,
– 159,
– 104,
– 103,
– Bussy-Rabutin à Bussy,
– Buffon à Montbard.
Petite bibliographie
Il l’appelait « Sido ». Bertille Vanelle. Editions le Manuscrit.
Magazine Géo N°155, janvier 1992.
La Bourgogne de Colette. J.-P. Brésillon, Édisud.
Colette au jardin. Marie-C. Clément. Editions Albin Michel, 1998.
Les maisons de Colette. Editions Le Castor Astral. 240 F.
Je m’appelle Gabrielle Colette. Mon enfance en Puisaye. Texte de Marguerite Boivin, illustrations d’Anne Wilsdorf. Editions Le Patio. 70 F.
Claudine à l’école, La maison de Claudine, Sido, Dialogue de bêtes, Les vrilles de la vigne, Le fanal bleu. Colette.
Cahiers Colette, publiés par la Société des amis de Colette (Mairie, 89520 Saint-Sauveur-en-Puisaye. Tel. : 02 86 45 52 15).
Colette dans les paysages de son enfance et La maison de l’étoile Vesper. Articles et photographies de Robert Coiplet, in Demeures inspirées et sites romanesques, tome III, éditions de l’Illustration.