Les aventures de Rocambole sont, avec Le Bossu de Paul Féval et Les Puritains de Paris de Paul Bocage, un des plus longs romans-feuilletons du Second Empire.
Premier ensemble de la série, Les Exploits de Rocambole, publiés en 109 épisodes par le journal bonapartiste La Patrie en 1858-59, sont une belle introduction au Paris pré-haussmannien du début du Second Empire. Le récit se déroule en effet principalement dans la capitale en 1851-1852, et Ponson du Terrail aime autant les changements de décors, de lieux et d’adresses que de personnages. Il aime également situer très précisément des demeures de ses héros, comme pour leur donner plus de chair.
Avant d’en découvrir le cadre, présentons le début de l’action des Exploits de Rocambole – la fin sera terrible pour notre héros, mais il l’aura bien méritée.
À la suite d’aventures précédemment contées dans les deux premières parties des Drames de Paris : L’Héritage mystérieux et Le Club des valets de coeur, Rocambole est de retour à Paris en 1851 après un séjour en Angleterre.
Il est prêt à tout pour faire fortune. Le « hasard » lui présente le marquis Albert de Chamery, qui doit hériter de son père et dont Rocambole usurpe l’identité après l’avoir abandonné au fond d’un trou sur une île déserte.
Il parvient à se faire passer pour Albert, de retour des Indes après dix-huit ans d’absence, et fait ainsi échec aux menées d’Andrée Brunot, une aventurière, membre éloignée de la famille Chamery, qui manoeuvrait pour recueillir l’héritage familial.
Blanche, sa soi-disant soeur, se marie avec Fabien d’Asmolles, dont l’ami Roland de Clayet est amoureux d’Andrée.
Rocambole, en quête de toujours plus de pouvoir, ambitionne d’épouser Concepcion de Sallandrera, une riche héritière espagnole qui vit dans la capitale et que son cousin, Don José, prendrait bien comme femme.
À l’emplacement actuel de la caserne situé au nord de la place de la République, Rocambole rencontre un jour dans une baraque de foire une vieille connaissance : sir William, déguisé en vieil indien muet, qu’il va arracher à son triste sort et qui va devenir son confident et mentor.
L’hôtel des Chamery (parents d’Albert) se trouve 27 rue Vanneau. C’est là que la marquise de Chamery subit une crise fatale en apprenant que le navire qui ramenait son fils des Indes a fait naufrage. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse.
Rocambole-Chamery habite un hôtel rue de Verneuil. Fabien d’Asmolles habite l’hôtel voisin. Rocambole possède aussi un appartement discret rue de Surène.
18 rue Saint-Florentin se trouve la demeure d’Andrée Brunot, intrigante qui en veut à l’héritage des Chamery.
La demeure de Roland de Clayet est située 5 rue de Provence.
Madame de Saint-Alphonse, complice d’Andrée Brunot, est logée rue Saint-Lazare, à l’angle de la rue des Trois-Frères[[Partie de la rue Taitbout comprise entre les rues de la Victoire et Saint-Lazare.]].
Le duc de Sallandrera, père de la belle Conception, possède un hôtel à l’angle de la rue de Babylone et du boulevard des Invalides, près de l’hôtel Sainte-Luce dans lequel a emménagé Fabien d’Asmolles sur le conseil de Rocambole.
Don José occupe un 1er étage du 3 rue de Ponthieu. Ses fenêtres donnent sur les Champs-Elysées. Il se rend tous les soirs chez sa maîtresse, au 4e étage du 7 ou 3 rue du Rocher, dans un logement qui possède également une issue place de Laborde. Il se rend ensuite à l’angle rue Godot-de-Mauroy et du boulevard de la Madeleine, où un fiacre l’emmène à Asnières, chez une autre maîtresse, Melle Banco qui vit en réalité à Paris, 16 rue de Castiglione.
Le 67 rue de Lappe est l’adresse d’un serrurier auquel Rocambole adresse un de ses complices afin de forger de fausses clés.
La mère de Rocambole demeure 12 rue de l’Église, près de l’École militaire (une partie de la rue de l’Eglise a été englobée dans l’avenue Félix Faure et la place Etienne Pernet). Elle meurt étranglée par son fils.