
On peut avoir au moins deux images différentes de Jules Sandeau : celle du jeune homme qui, à 19 ans, rencontre George Sand et qui lui inspirera son nom. Ou celle du notable des Lettres : académicien à partir de 1858 jusqu’à sa mort en 1883 et conservateur adjoint de la Bibliothèque Mazarine (ce qui lui permet de loger à l’Institut de France).
Jules naît en 1811 à Aubusson, dans la rue qui porte aujourd’hui son nom (au numéro 18 actuel). En 1818, sa famille s’installe à La Châtre. À partir de 1825, il étudie au lycée de Bourges, avant de s’installer trois ans plus tard à Paris. À partir de 1831, il travaille pour Le Figaro dirigé par Henri de Latouche (qui a aussi à voir avec la Châtre et fait également travailler George Sand à son journal). Il a rencontré quelques semaines auparavant celle qui s’appelle encore Aurore Dudevant et qui obtient une séparation à l’amiable d’avec son mari.
Aurore et Jules vivent 29 (anciennement 25) quai Saint-Michel entre juillet 1831 et octobre 1832, époque à laquelle leurs liens se distendent. En 1831, ils ont écrit ensemble Rose et Blanche, signé d’un mystérieux « J. Sand », nom que la jeune femme reprend pour signer Indiana quelques mois plus tard. Elle continue d’écrire avec passion, Jules, plus indolent, n’arrive pas à suivre le rythme. En octobre 1832, Sandeau s’installe 7 rue de l’Université. Le couple se sépare définitivement début 1833 et Jules part en Italie, voyage qu’elle lui offre. En 1839, Sandeau fera de leur liaison un roman, Marianna.
Entre temps, Balzac le prend en pitié et lui propose d’écrire des textes. Ils se retrouvent souvent ensemble 1 rue Cassini, qui est l’adresse principale de Balzac au milieu des années 1830. Mais les choses se répètent : Sandeau est trop lent pour le rythme de cette autre bête d’écriture qu’est Balzac, et les deux hommes cessent bientôt leur collaboration.
Après avoir partagé entre 1838 et 1842 la vie de l’actrice Marie Dorval, il épouse en 1842 à Nantes Pauline Portier, une amie de Gustave Flaubert. Il écrit plusieurs romans et pièces de théâtre, publie dans La Presse, Le Figaro, Le Journal des débats, La Revue de Paris, La Mode, faisant l’apologie de la famille, du travail et du devoir. Il habite 76 rue du Cherche-Midi en 1860. En 1883, à 72 ans, il décède 1 rue de Seine.