Pont-Aven est un village beau comme un écrin. Quand la ligne de chemin de fer Paris-Quimper ouvre en 1862, il ne reste plus qu’à implanter quelques auberges pour y fixer les touristes. Marie-Jeanne Gloanec et son mari Joseph font construire la leur en 1860. Joseph était jusqu’alors réparateur de moulins et scieur de long. Marie-Jeanne et lui savent à peine lire et écrire.
Ce qui attire les artistes et les écrivains ici, c’est la beauté des lieux, l’accueil des aubergistes (et en particulier de Marie-Jeanne et de Julia Guillou, des deux côtés de la place du village) et le fait que les hommes et les femmes d’ici posent volontiers comme modèles pour les peintres.
La Pension Gloanec ne possède que deux pièces au rez-de-chaussée : la cuisine-salle de séjour avec sa grande cheminée, qui donne sur la place, et la salle à manger derrière. C’est là qu’est produite « une nourriture à engraisser sur place », comme l’écrit Gauguin peu après avoir découvert l’auberge Gloanec en 1886[[A partir de 1889, fuyant les flots d’artistes et de touristes qui affluent à Pont-Aven, il préfèrera s’établir non loin, au Pouldu.]].
A droite, l’auberge Gloanec. Au fond, l’hôtel des Voyageurs de Julia, représentés par Caldecott (source : www.randolphcaldecot t.org.uk/breton.htm).
Source : Marie-Jeanne Gloanec (1839-1915), aubergiste et « mère » des peintres, par Roger Le Brun, livret édité par les Amis du musée de Pont-Aven.