« Toute littérature qui n’a pas en vue la perfectibilité, la moralisation, l’idéal, l’utile, en un mot, est une littérature rachitique. »
Dumas Fils a sa place dans les manuels de littérature au chapitre « écrivains moralisateurs ». Mais sa vie et ses uvres ne témoignent pas d’une morale à toute épreuve. C’est un Dumas.
C’est un Dumas, et il a le style dans le sang.
Alexandre naît en 1824 1 place des Italiens, devenue Boieldieu depuis (plaque). Sa mère, Laure Labay, était la voisine de palier de son père – qu’on ne présentera pas.
La vie aventureuse de ce dernier (qui ne reconnaît son fils qu’en 1831) ne lui permet d’abord guère d’élever Alexandre. En 1831, il est pensionnaire de l’institution Vauthier, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, puis en 1833 de la pension Saint-Victor, rue Blanche, puis en 1838 de la pension Hénon, 16 rue de Courcelles. Malgré un nom prestigieux (mais porté seulement à partir de sa septième année, et non partagé par sa mère), son enfance n’est pas rose. Son état de fils naturel lui vaut les moqueries de ses camarades. Et il en voudra toujours à son père d’avoir abandonné sa mère et de voler en permanence de maîtresse en maîtresse (à quarante ans, alors qu’il va se marier, il tentera même… de marier ses parents réconciliés, mais sa mère s’y refusera…).
À 17 ans, Alexandre écrit ses premiers vers. Il commence à accompagner son père dans ses projets théâtraux et ses voyages. En 1845-46, ils habitent ensemble à la villa Médicis à Saint-Germain-en-Laye et 10 rue Joubert à Paris.
Le succès ne tarde pas à le gagner lui aussi, avec La Dame aux camélias publiée en 1848 et qui devient pièce en 1852. Un an plus tard, Piave et Verdi en font La Traviata. L’histoire s’inspire de celle de Marie Duplessis, maîtresse de Dumas Fils en 1844-45. Elle se nomme réellement Alphonsine Plessis et décède en 1847, à vingt-trois ans, 11 boulevard de la Madeleine. Dans la fiction, Marguerite Gautier est une courtisane au grand cur, qui meurt de n’avoir pu maîtriser les effets de la passion.
À partir de 1850 environ, fils et père cessent de vivre ensemble.
De 1862 à sa mort en 1895, Dumas Fils réside dans un hôtel 98 avenue de Villiers.
En 1884, il hérite d’Adolphe de Leuven (initiateur littéraire et coauteur de son père) d’une propriété qui existe toujours 1 bis rue Champflour à Marly-le-Roi. C’est là qu’il décède le 28 novembre 1895.
Il est à plusieurs reprises un hôte de George Sand à Nohant.