Fort de quelques poèmes et encore sous le choc du décès de son père, Francis Jammes arrive à Orthez en décembre 1888 avec sa mère et sa soeur.
Il y vivra trente trois ans. Si une tante les accueille quelque temps 52 rue Saint-Pierre, c’est surtout la Maison Sarrailh, qu’ils occupent au 16 rue Saint-Pierre jusqu’en 1897 (sauf sa soeur, mariée en 1890), qui voit la conception de plusieurs recueils de poèmes et les débuts de la renommée de Jammes, épaulé par Hubert Crackanthorpe, un jeune écrivain anglais qui l’a pris en amitié et se charge de sa promotion littéraire en adressant en 1893 un recueil à André Gide, Stéphane Mallarmé et Henri de Régnier. Le poème Un jour est ainsi édité en 1895 grâce au soutien d’André Gide. 1895 est aussi l’année du premier séjour de Jammes à Paris, un an avant son voyage en Algérie aux côtés de Gide. Sa renommée croissante lui permet de collaborer à quelques journaux et revues.
À la mort du propriétaire de la Maison Sarrailh en mai 1897, Francis et sa mère doivent trouver un autre logis. Ils habiteront la Maison Chrestia jusqu’au mariage de Jammes en 1907. Claudel, de retour de Chine, vient séjourner à la Maison Chrestia en 1905. Jammes a continué de publier de nombreux poèmes et des oeuvres en prose, qui trouvent leur inspiration dans la mélancolie du poète ou dans la nature qui, alentour, retentit de ses coups de fusil. En juin 1907, une admiratrice de vingt-quatre ans lui écrit. En octobre, elle devient sa femme et lui apportera sept enfants entre 1908 et 1918. La Maison Chrestia, trop grande pour Francis et sa mère, devient trop petite pour les débuts d’une famille. La dernière étape de l’écrivain à Orthez (peut-être la plus heureuse ?) est, à partir de décembre 1907, la Maison Major, chemin La Peyrère. Elle doit son nom, selon Jammes, à sa vocation militaire du temps où Alfred de Vigny était soldat à Orthez. Elle aussi a droit à d’illustres visiteurs : Alain-Fournier, Darius Milhaud, François Mauriac et d’autres viennent visiter celui qui n’est ni un propriétaire terrien ni un parisien qui se croit à la campagne, mais qui est juste « cet étrange Francis Jammes qui écrit de petites choses si troublantes, là-bas, seul dans une ville des Pyrénées » (Émile Faguet).
Autres demeures de l’auteur
Le poète est mort le 1er novembre 1938. Son corps repose au cimetière d’Hasparren, où il a vécu à partir de 1921.
Pour visiter le lieu
La Maison Chrestia est également le siège de l’Association Francis Jammes : 7 avenue Francis Jammes, 63400 Orthez (tél. : 05 59 69 11 24, fax : 05 59 69 08 34). Elle est ouverte tous les matins de 8h45 à 12h45 et, en juillet et août, également de 14h à 18h. Des visites pour groupes peuvent être organisées sur rendez-vous.
Quelqu’un à contacter ?
L’Association Francis Jammes a son siège Maison Chrestia, 7 avenue Francis Jammes, 64300 Orthez (tél. : 05 59 69 11 24, fax : 05 59 69 08 34). Elle gère un fonds d’archives sur le poète, ouvert aux chercheurs, et peut être contactée par courrier électronique.
À voir aux alentours
Quelques écrivains sont des voisins de Francis Jammes :
– Edmond Rostand à Cambo-les-Bains,
– Théophile Gautier et Jules Laforgue à Tarbes,
– Pierre Loti à Hendaye,
– Eugénie et Maurice de Guérin au château du Cayla.
Petite bibliographie
– Ecrire où l’on vit. Article de Pierre Lious, dans la revue Vieilles Maisons Françaises n°123.
– Les Pyrénées de Francis Jammes. M. Suffran. Éditions Édisud, 1985.
– Bulletin semestriel de l’Association Francis Jammes. Rédacteur en chef : Michel Haurie, Maison Chrestia, avenue Francis Jammes, 64300 Orthez (tél. : 05 59 69 11 24).
– Les demeures de Francis Jammes. Association Francis Jammes, 1991, 80 pages, 50 :F.
– Francis Jammes, poète. Ouvrage collectif sous la direction de Christine Andreucci et Yves-Alain Favre. J. et D. Editions.
– Itinéraire Francis Jammes. Dépliant proposé par l’Association Francis Jammes, décrivant les lieux habités ou visités par le poète en Béarn et au Pays basque.
– Le tryptique pyrénéen de Francis Jammes. Article et photographies de Raymond Ritter, in Demeures inspirées et sites romanesques, tome III, éditions de l’Illustration.
A voir aussi :
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