Lamartine à 73 ans.
Dans l’histoire de la littérature française, il a la lourde responsabilité d’avoir ouvert la voie au romantisme, avec ses Méditations poétiques de 1820 (dix ans avant la « bataille d’Hernani »), inspirées par un grand chagrin survenu plusieurs mois auparavant : celui de n’avoir pas revu Elvire, empêchée par la maladie de retrouver son amant au bord du lac…
Les environs de Mâcon sont les terres de ce poète qui préférait ne pas relire ses vers pour mieux laisser parler ses sentiments.
Il a été un grand propriétaire foncier (et un piètre exploitant agricole) enraciné toute sa vie, de Mâcon à Paris, dans l’amour de la campagne, de la chasse et des choses de la nature.
Lamartine naît à Mâcon en 1790 18 rue des Ursulines (dans une maison qui lui appartiendra ensuite et qu’il vendra en 1828, aujourd’hui détruite, voir ci-dessous). Le même corps de bâtiments comprend la maison du 3 rue Bauderon-de-Senecé, dont il hérite en 1820 par son mariage et qu’il vend en 1861 à sa sœur.
Il passe à Mâcon ses années d’enfance. A partir de 1805, les Lamartine habitent l’hôtel d’Ozenay, 15 rue Lamartine (baptisée ainsi en 1842, de son vivant !). Le poète vit là jusqu’à 1820.
Plus tard, il sera conseiller municipal, général et député de Mâcon.
La maison de Milly est à quatorze kilomètres de Mâcon. Elle a été construite au début du 18ème siècle par un ancêtre de la famille. Il y réside, en alternance avec Mâcon, jusqu’à son mariage (surtout entre 4 et 15 ans) et y compose certaines Méditations poétiques. Il en est propriétaire de 1830 à 1860. Sa mère plantera du lierre au pied du mur nord pour que la maison ressemble à la description qu’il en donne dans La vigne et la maison.
La « maison de Jocelyn » est le presbytère de Bussières, près de Milly. Là, l’abbé Dumont, premier précepteur de Lamartine, aurait inspiré l’histoire de Jocelyn. Le texte gravé sur sa dalle funéraire, sur le côté de l’église de Bussières, montre l’amitié que le poète lui portait. Au-dessus de Milly se trouve la « grotte des aigles » du récit.
Autres demeures de l’auteur
Lamartine a également séjourné à :
– Cormartin, demeure de Nina Dezoteux (Nina de Pierreclau), sa maîtresse, où il se rend plusieurs années de suite,
– Pierreclos, non loin, ouvert à la visite et qui présente une petite salle consacrée au poète,
– Maisod (Jura) en 1815, pour échapper à la conscription napoléonienne (château de Maisod, 39260 Moirons-en-Montagne),
– Montculot, dans le château de son oncle, dont il hérite en 1826 et où il compose plusieurs Méditations (château de Montculot, Urcy, 21410 Pont de Pany ; ne se visite pas),
– Tramayes,
– Bienassis (Isère),
– Caramagne près de Chambéry,
– Burc, dans le château de son cousin-secrétaire (château de Burc, Barriac-les-Bosquets, 15700 Pléaux ; la demeure conserve des souvenirs de Lamartine, mais ne se visite pas),
– La Roche-Guyon (Val d’Oise).
Il séjourne en 1816 à la pension Périer à Aix-les-Bains, séjour qui lui inspire Le Lac. La pension a disparu, mais son mobilier se retrouve au musée du docteur Faure.
Il meurt en 1869 à Paris dans son chalet rue d’Eylau, démoli en 1912 et qui se trouvait à l’emplacement actuel des 107 à 111 avenue Henri-Martin. (À Paris, il a également habité 4 rue de Tournon et, entre 1837 et 1853, 82 rue de l’Université, puis rue de la Ville-l’Evêque – devenue rue Cambacérès).
À voir aux alentours
Des écrivains qui ont vécu dans la région :
– Clavel à Lons-le-Saunier,
– Jules Renard à Chitry et Chaumot,
– Romain Rolland à Vézelay,
– Marcel Aymé à Dole.
Petite bibliographie
Lamartine et la terre natale. Article de Georges Lecomte, dans Demeures inspirées et sites romanesques, par Raymond Lécuyer et Paul-Emile Cadilhac, tome 1.
Lamartine et les châteaux. Article de Emile Magnien dans Vieilles Maisons Françaises n°169.
Le reliquaire de Lamartine. Docteur Léon Cerf. Hachette, 1925.