« Si on ne lit Proust qu’une fois, on n’a pas lu Proust. »
Françoise Sagan dans l’émission Un siècle d’écrivains, 1996.
Dans les années 1850, grâce en particulier à Alexandre Dumas, Trouville détrône Dieppe et Le Tréport et devient « la reine des plages » pour les parisiens.
À la fin de l’été 1891, Marcel Proust a vingt ans. Il séjourne à Trouville chez les parents de son ami Jacques Baignères, dans leur villa des Frémonts qui donne à la fois sur la mer et sur la campagne normande (la villa La Raspelière de Á la recherche du temps perdu lui doit certains traits).
Il y retourne l’année suivante. Il est alors plongé sans grande conviction dans des études de droit et de sciences politiques que son père, ne souhaitant pas une carrière littéraire pour son fils, a choisies pour lui. Les étés 1893 et 1894 trouvent à nouveau Marcel à Trouville, mais avec sa mère et dans l’appartement 110 du premier étage de l’hôtel des Roches noires, paquebot de pierres et de briques : trois cents chambres à l’extrémité est de la plage. Les couchers de soleil, les lectures et les promenades sur le sable ou dans la campagne avec une bande d’amis (dont de futurs écrivains) l’attirent davantage que les baignades en mer.
Il écrit quelques nouvelles pour la revue Le Banquet, créée avec des camarades du lycée Condorcet, et d’autres textes qui seront regroupés en 1896 dans Les plaisirs et les jours. Geneviève Straus, veuve de Georges Bizet, la même qui accueille Maupassant et d’autres dans son salon parisien du 134 boulevard Haussmann, fait achever en 1893 la construction du Clos des muriers, près des Roches noires. Marcel lui est très attaché… de même qu’à Reynaldo Hahn, jeune musicien qu’il tente vainement de faire venir à Trouville.
En 1907, malade, Marcel Proust cherche à Trouville un lieu de repos pour l’été, mais préfère finalement le Grand Hôtel de Cabourg aux Roches noires, ce Grand Hôtel qui est le modèle du Grand Hôtel de Balbec de La Recherche.
Soixante-dix ans après que le jeune Proust ait habité l’appartement 110, Marguerite Duras achète l’appartement 105 des Roches noires.
Autres demeures de l’auteur
Proust a également vécu à Illiers-Combray, Paris et Cabourg.
Il repose au cimetière du Père Lachaise, à Paris.
Pour visiter le lieu
L’hôtel des Roches noires peut se visiter… depuis la plage (c’est impressionnant !). Mais il est maintenant constitué d’appartements privés.
La chambre de l’écrivain au Grand Hôtel de Cabourg peut se visiter sur demande (lorsqu’elle n’est pas occupée…) : Grand Hôtel, Promenade Marcel Proust, 14390 Cabourg, tél : 02 31 91 01 79.
Quelqu’un à contacter ?
Pour joindre la Société des Amis de Marcel Proust et des Amis de Combray, ou J. Bastianelli, un de ses membres.
Par voie classique, la Société des Amis de Marcel Proust se trouve aux coordonnées suivantes : Musée Marcel Proust, 4 rue du Docteur Proust, 28120 Illiers-Combray. Tel. : 02 37 24 30 97, fax : 02 37 24 13 78.
À voir aux alentours
– 698,
– Gustave Flaubert à Trouville,
– Marguerite Duras à Trouville,
– Charles Baudelaire à Honfleur,
– Alphonse Allais à Honfleur,
– Henri de Régnier à Honfleur,
– Françoise Sagan à Equemauville,
– Gaston Leroux à Yvetôt,
– André Gide à Cuverville,
– Maurice Leblanc à Etretat,
– Maupassant à Fécamp et Etretat.
Petite bibliographie
– Les promenades de Marcel Proust. Éditions du Chêne, 1997, 168 pages.
– Présences littéraires en Basse-Normandie et dans les Iles anglo-normandes. Georges Poisson et Dominique Gros, Centre régional des Lettres de Basse-Normandie et Isoète Editions (Cherbourg), 1998.
– Promenades en Normandie avec un guide nommé Marcel Proust. Bernard Coulon. Éditions Charles Corlet. 95 F.
– Bulletin d’informations proustiennes, publié par l’Institut des textes et manuscrits modernes, 45 rue d’Ulm, 75230 Paris cedex 05. Tel. : 01 44 32 37 94.
– Bulletin de la Société des amis de Marcel Proust et des amis de Combray.