« Ceux qui l’ont entendu parler
trouvent décevant de le lire. »
Un livre est bien écrit ou mal écrit. Et c’est tout. […]
Tout art est complètement inutile. »
En prison, Wilde lit l’Enfer de Dante.
Irlandais né en 1854 d’un père chirurgien célèbre et d’une mère poète, brillant étudiant au Magdalen College d’Oxford, Wilde découvre tôt la France avec en bagage le français appris au Trinity College de Dublin.
Il y séjourne en 1880, 1883 et en 1884, pour son voyage de noces (Oscar et Constance descendent alors à l’hôtel Wagram, 208 rue de Rivoli et occupent un appartement de trois pièces au 4e étage).
Après avoir engendré deux enfants et écrit plusieurs contes pour eux, esthète de l’art pour l’art, il part en quête d’aventures et d’écriture. Il devient un brillant auteur dramatique et un dandy que les salons littéraires s’arrachent à Londres et à Paris. On le trouve ainsi aux « mardis » de Mallarmé début 1891. Il y rencontre André Gide.
1891 est l’année de la publication du Portrait de Dorian Gray, histoire d’un homme qui parvient pendant plusieurs années à conserver intactes sa jeunesse et sa beauté. C’est son portrait qui porte l’empreinte des années et de sa dépravation. Mais Dorian n’échappera pas à la déchéance et à la mort.
Wilde et Gide se rencontrent à nouveau à Florence, par hasard, en mai 1894. Puis, encore par hasard, en janvier 1895 à Biskra en Algérie, deux mois avant son premier enfermement.
En effet, accusé par le marquis de Queensberry d’avoir perverti son fils lord Alfred Douglas (« Bosie »), Wilde lui intente un procès en diffamation… qui se retourne contre lui et le mène pour deux ans – jusqu’à mai 1897 – à la prison de Reading.
Aussitôt après, en juin, il arrive à Berneval-sur-Mer près de Dieppe. La plupart de ses anciens amis le fuient. Mais André Gide vient le rencontrer à l’Hôtel de la Plage. Il trouve un homme cassé, encore prisonnier dans son âme même après sa libération. À Berneval, Wilde écrit La balade de la geôle de Reading.
Il séjourne ensuite en Italie, puis à Paris, d’abord à l’Hôtel de Nice rue des Beaux Arts, puis à l’Hôtel d’Alsace, au 13 de la même rue. Il y occupe sous le nom de Mr. Melmoth deux pièces au 1er étage, les chambres 6 et 7 (sa chambre est aujourd’hui reconstituée au n°16), vivant de la charité d’une voisine et de ses revenus littéraires qui, bien que réels, n’arrivent pas à la hauteur de son train de vie.
Il meurt là le 30 novembre 1900 d’une méningite, alors que Gide est en Algérie.
Pour visiter le lieu
L’hôtel d’Alsace existe toujours 13 rue des Beaux Arts, 75006 Paris. Une plaque mentionne le séjour de Wilde et une autre les séjours de Jose Luis Borges, autre habitué des lieux.
Essayez de ne pas y mourir…
Libération nous informe que Robert de Niro a pris la relève de Wilde et Borges, que le bar de l’hôtel est ouvert tous les jours de 7h à 23h,… et que l’hôtel a été rénové en 2000.
Quelqu’un à contacter ?
La Oscar Wilde Society peut être contactée par son Honorable Secretary, The Oscar Wilde Society, 9 Ingram House Park Road, Hampton Walk, Kingston-Upon-Thames, KT1 4BA, United Kingdom, ou directement par mail : rmcglashon@compuserve.com.
On peut aussi contacter par mail le responsable du bulletin de la OW Society : Michael.seeney@btinternet.com et celui de la revue The Wildean : donmead@wildean.demon.co.uk.
À voir aux alentours
Quelques voisins de Berneval :
– André Gide à Cuverville-en-Caux,
– Maupassant à Fécamp et Etretat,
– Maurice Leblanc à Etretat,
– Gaston Leroux à Fécamp, Eu, Le Tréport.
Quelques voisins de Paris :
– James Joyce (9 rue de l’Université),
– Robert Desnos (19 rue Mazarine),
– George Sand (31 rue de Seine, quai des Grands Augustins, quai Malaquais),
– Sartre(42 rue Bonaparte),
– Marguerite Duras (rue Saint-Benoît),
– Baudelaire (15 rue Hautefeuille),
– Hugo (rue du Dragon).
Petite bibliographie
Oscar Wilde évoqué à l’hôtel d’Alsace. Article de François Le Scour dans Demeures inspirées et sites romanesques, tome IV, éditions de l’Illustration.
Le bar hanté par Oscar Wilde. Article d’Anne-Marie Fèvre dans Libération du 17 décembre 1999.
Sur Gide et Wilde : André Gide ou la vocation du bonheur. Tome 1 : 1869-1911. Claude Martin. Editions Fayard, 1998. 690 pages, 180 F.