La baie de Somme est un pays calme et plat. Il paraît qu’il y a parfois des tempêtes, mais on a du mal à imaginer cela.
Les écrivains qui y sont passés et ceux qui aiment y vivre aujourd’hui sont amoureux de la lumière particulière qu’on y trouve à toute saison.
Les façades de Saint-Valéry et des villages alentours éclatent de mille couleurs, comme pour mieux exploiter la lumière… ou apporter de la gaieté.
La présence de Jules Verne (dont le centenaire de la mort est en 2005), la volonté de la Région de valoriser son patrimoine littéraire[[Voir 259.]], l’édition en 2003 d’un ouvrage « Balade dans la Somme sur les pas des écrivains » (éditions Alexandrines), tout ceci met le projecteur sur une région d’écrivains jusqu’alors peu connue.
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D’août à octobre 1865, puis régulièrement à partir de l’année suivante, les Verne (Jules, Honorine et leurs fils Michel, « la terreur du Crotoy ») louent une maison située aujourd’hui 9 rue Jules Verne, en alternance avec la vie parisienne. Il a déjà écrit Cinq semaines en ballon et Voyage au centre de la terre. 1865 est l’année de De la Terre à la lune.
De la fenêtre de son bureau au premier étage, l’écrivain voit la mer qui va et vient deux fois par jour. Son grand plaisir est de naviguer sur son Saint-Michel, qu’il mènera jusqu’à Londres et Paris ! La baie de Somme l’inspire. Ici, il imagine Vingt mille lieux sous les mers, qu’il écrit sur la plage, dans son bureau ou sur son bateau.
En 1869, il veut s’établir complètement au Crotoy, mais la guerre modifie ses projets et c’est à Amiens que la famille s’installera en 1871. Après voir craint que la guerre ne tue l’intérêt que portait le public à ses romans, c’est de plus belle qu’il redémarre avec son éditeur Hetzel. Et il retourne naviguer l’été sur son Saint-Michel, amarré au Crotoy jusqu’en 1875, puis au Tréport lorsqu’il devient le Saint-Michel II puis III.
Une dizaine d’années plus tard, en août et septembre 1886 précisément, Anatole France séjourne à Saint-Valéry-sur-Somme, 110 rue de la Ferté (qui donne également sur la baie et, à l’époque, il n’y avait pas de quai). Il écrit là des articles pour Le Temps, qui composent la troisième partie de Pierre Nozière.
De l’autre côté du siècle et de la baie, Colette passe ses étés de 1906 à 1910 dans la villa Belle Plage, qui n’existe plus rue du Capitaine-Guy-Dath au Crotoy. Elle écrit aussi des articles, mais pour le Mercure musical, articles qui seront rassemblés en 1908 dans Les Vrilles de la vigne.
Aujourd’hui, parmi les écrivains qui résident ou séjournent dans les environs, Frédéric Marinacce est un curieux auteur de romans d’aventures, qu’il achève en général dans une chambre d’hôtel donnant sur la baie. Allez-voir son site (http://www.fredericmarinacce.com), lisez-le et écrivez lui. Parcourez aussi les beaux reportages sur la baie réalisés par son compère photographe, Tibo, sur http://tibo.org.