Jean Anglade, le « Pagnol auvergnat », naît en 1915 au hameau des Bonnets près d’Escoutoux, dans le Puy-de-Dôme.
Ses trente-cinq romans baladent leurs personnages dans tous les coins de l’Auvergne.
Dans Le Jardin de Mercure, son héroïne Irène Monnier naît en 1885 au sommet du Puy de Dôme. Son père est le gardien de la station de météorologie basée au sommet du mont depuis 1876 (et qui aurait alors été inaugurée en présence de Claude Bernard).
Au Ier ou IIe siècle, les Gallo-Romains avaient installé en haut du volcan éteint un temple dédié à Mercure.
En 1648, Blaise Pascal – né à Clermont – réalise une expérience au sommet du puy pour démontrer que la pression atmosphérique varie en fonction de l’altitude : effectivement, le niveau du mercure dans la colonne du baromètre baisse au fur et à mesure que l’altitude s’accroît.
Bref… Irène est baptisée un peu plus bas, à l’église d’Orcines où Pierre Teilhard de Chardin – né au château de Sarcenat tout proche – a été lui-même baptisée en 1881.
Le récit plein d’humour décrit ses études à l’internat Saint-Anne à Orcines, son amour naissant avec Sylvain, interrompu par la mort. Irène passe son « brevet » au lycée Jeanne d’Arc de Clermont-Ferrand.
Entre temps, l’Église se sépare de l’État, un volcan gronde à la Martinique. En juillet 1905, la course automobile Gordon-Bennett se déroule autour du Puy. A la même époque, des aéroplanes s’entraînent à décoller de la plaine de Laschamp.
Une autre grande aventure est en 1907 la construction d’un chemin de fer reliant la place Lamartine à Clermont-Ferrand au sommet du Puy (la route actuelle n’existe que depuis 1926).
Le laboratoire de 1876 est démoli dans les années cinquante pour laisser place à un autre, accompagné d’un émetteur de télévision.
Cette longue-vue nous permettait des jeux infinis. Nous la braquions sur Clermont et je pouvais lire l’heure à l’horloge de la cathédrale. Non sans difficulté, car je la voyais de profil. Je distinguais les flâneurs, place Royale, où ne se dressait pas encore le monument d’urbain II, ornée seulement de quelques arbres chétifs et d’un petit kiosque pointu.
Le Jardin de Mercure.
Montaigut, plus au Nord, est la ville d’origine du grand-père d’Irène.
L’action du dernier roman d’Anglade, L’Écureuil des vignes, est située à Saint-Gervais-d’Auvergne, où il est instituteur dans les années trente.