(…) A l’automne 1939, Georges Bataille est donc le voisin de Céline à Saint-Germain, demeurant 59
bis rue de Mareil, une maison qu’habita Maurice Denis avant d’acquérir le Prieuré tout proche. Il y
est depuis un an et demi, il la loue pour Colette Peignot, sa compagne, qui vient d’être opérée dans
une clinique parisienne, 12 rue Boileau, et qui l’a rejoint à Saint-Germain le 15 juillet 1938.
Elle est fille d’industriels, militante révolutionnaire, s’est détachée de Boris Souvarine, rencontre
Bataille en 1931 (…). Colette Peignot, plus connue comme Laure, souffre de tuberculose pulmonaire.
(…) Quittant donc le 76 bis rue de Rennes à Paris, il s’installe à Saint-Germain dans cette maison que
Laure surnomme « la Nonne ». C’est l’époque du collège de Sociologie et de la Société secrète
Acéphale. Les quelques membres se réunissent dans les ruines de la forteresse de Montjoie[[Forêt
de Marly, visible de la maison de Bataille, note de l’Editeur.]], près du Désert de Retz, ou à Saint-Nom-La
Bretèche, au pied d’un arbre foudroyé. (…)
Née à Meudon le 8 octobre 1903, elle meurt à Saint-Germain le 7 novembre. Elle est enterrée au
cimetière de Fourqueux (…).
Laure avait surnommé cette maison « »La Nonne », sans doute à cause de son toit en forme de coiffe. Ils habitaient le rez-de-chaussée et le premier étage. La chambre de Laure était au premier, en place du volet blanc clos. Elle y mourra le 7 novembre 1938.
Texte extrait de « ARTAUD, BATAILLE, CELINE , auteurs célèbres à Saint-Germain-en-Laye » de
Bernard Goarvot, Editions Hybride, 2003.