La relation de la jeune Marguerite Donnadieu avec Léo, l’indochinois devenu L’Amant dans l’oeuvre du même nom, dure entre 1929 et 1931, années durant lesquelles Marguerite a entre 15 et 17 ans et fréquente le lycée Chasseloup-Laubat, aujourd’hui Le Quy Don. La première année, Marguerite est pensionnaire à Saïgon, alors que sa mère habite à Sadec. La seconde année, ils vivent à Saïgon. Madame Donnadieu a été nommée directrice d’une école de jeunes filles et la maison familiale se trouve près du lycée Chasseloup-Laubat, dans l’ancienne rue Testard, aujourd’hui Vo Van Tan, au numéro 141.
Léo n’est pas beau. La mère et le frère de Marguerite la poussent dans les bras de cet homme riche, qui va aider financièrement la famille Donnadieu, en grande difficulté depuis qu’un mauvais investissement l’a ruinée (cf. la triste histoire racontée dans Un barrage contre le Pacifique).
Marguerite est traitée de « plus jeune traînée de Saïgon » au lycée. Son année de troisième est calamiteuse, mais ses capacités en écriture se révèlent en seconde et elle devient du jour au lendemain une bonne élève.
Après deux ans de relation, Léo apprend à Marguerite que son père refuse le mariage. Les Donnadieu quittent l’Indochine l’été 1931[[Ils s’installent bientôt à Vanves, 16 boulevard Victor Hugo.]]. Marguerite y reviendra un an plus tard pour une dernière année au lycée Chasseloup-Laubat.
Madame Donnadieu jouait aussi du piano à l’Eden Cinéma rue Catinat, actuel passage Eden Mall rue Dong Khoi.
Voir aussi http://societeduras.free.fr/page6/page6.html et www.margueriteduras.org.
Source : Marguerite Duras. Laure Adler, Gallimard, 1998.