Itinéraire d’une promenade parisienne réalisée le 14 janvier 2012 pour les adhérents de l’association « Au fil des pages » sur les pas de Nicolas Le Floch, dans un Paris ensoleillé, par Nicole Mage (quirhaut at wanadoo.fr). Merci à elle pour le partage du texte et à Bénédicte Lonchamp et à Danièle Richard pour le partage des photos.
Association « Au fil des pages », 21110 – GENLIS
Nicolas Le Floch entre dans la capitale en octobre 1759, sous le règne de Louis XV qui mourra en 1774.
Descendant au métro Châtelet, nous rejoindrons à pied la Place de l’Hôtel de Ville par le quai de Gesvres.
« Nicolas laissa aussitôt à sa droite, les maisons du pont au Change et s’engagea sur le quai de Gesvres. Ce remblai au-dessus du fleuve, porté sous une voussure, rejoignait le pont Notre-Dame. C’était un cloaque affreux où quatre égouts versaient leur fange, où aboutissait le sang des tueries et dans lequel toutes les latrines répandaient leurs immondices. Nicolas dut se mettre un mouchoir sur le nez pour éviter de respirer ces exhalaisons perfides. Les chaleurs de la saison estivale commençaient et la rivière, délestée des crues de printemps, n’arrosait déjà plus les arches fétides de ce pont. »
Place de l’Hôtel de Ville
Nous sommes Place de l’Hôtel de Ville, au cœur de ce qui fut le plus ancien bourg de la rive droite. L’église Saint – Gervais, cachée par les bâtiments de la mairie de Paris, fut sans doute le plus ancien lieu de culte chrétien de ce côté là de la Seine. La place, Jusqu’au XII° siècle n’était qu’un lieu désert qui descendait en pente douce vers les roseaux de la Seine ; Puis la puissante corporation des marchands de l’eau, héritière des nautes parisiens, patrons du trafic fluvial, fit ici l’acquisition de terrains pour créer un port, le port de la Grève, le port Saint-Landry de l’île de la Cité étant surchargé. Cette sorte d’ancienne grève, faite de sable et de gravier en bordure du fleuve permettait le déchargement facile des approvisionnements destinés aux Parisiens ; un marché populaire s’installe sur la place qui devient alors le cœur de la ville.. Jusqu’au milieu du XIII° siècle, Paris n’est administrée que par le représentant du roi : Comte, vicomte. En 1246, Saint-Louis va créer la première institution municipale : les bourgeois purent élire leurs représentants auprès du pouvoir central, les échevins, dont le chef appelé prévôt des marchands fut celui de la puissante Hanse parisienne. Le sceau des marchands de l’eau devint alors le sceau de cette institution et c’est ainsi que la nef figure sur les armoiries de la ville de Paris.
Etienne Marcel, prévôt va, en 1377, acheter un immeuble, la Maison des piliers (emplacement de l’actuel Hôtel de Ville), pour y accueillir les réunions des échevins, les représentants des bourgeois parisiens.
Construction à deux étages sur arcades, ornée de deux tourelles d’angle, elle possédait une grande salle de réunion ainsi qu’un grenier qui abritait les armes des bourgeois. Reconstruit sous François I°, Henri IV et Louis XIII, le bâtiment que connut Nicolas Le Floch fut détruit sous la Commune (1871) par un incendie déclenché par les émeutiers. L’actuel Hôtel de Ville a été reconstruit de 1874 à 1882 en style néorenaissance.
Au Moyen-Age, cette place, qui conservera son nom de Place de Grève jusqu’en 1830, était le rendez-vous des ouvriers sans travail qui y venaient chercher de l’embauche d’où l’expression « Faire la grève » Des fêtes populaires s’y donnent. Tous les ans, le roi y allume le feu de la Saint-Jean sur un gigantesque bûcher de 20 mètres de haut.
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