Si le joli port de Saint-Goustan à Auray a eu la chance d’accueillir Benjamin Franklin, il le doit aux caprices de la météo. Franklin débarque ici le 4 décembre 1776. Émissaire du Congrès républicain, il a quitté l’Amérique le 26 octobre pour venir chercher en France un soutien de Louis XVI à la Déclaration d’indépendance de treize colonies américaines. Il a 70 ans et parle français, espagnol et italien. Il devait rallier Nantes, où les Américains ont un comptoir, mais des vents contraires conduisent vers Auray le Reprisal, la corvette de seize canons, après une traversée épuisante.
D’Auray, Franklin rejoindra Nantes par la route, puis Paris. Il s’installe à Passy en mars 1777. Sa réputation de savant et de philosophe charme les Français. Il s’arme de patience dans ses négociations avec les Français, qui ne veulent pas heurter les Anglais de front.
Depuis mai 1776, la France fournit secrètement des armes aux Insurgés par l’intermédiaire de Beaumarchais, mais ce n’est qu’en décembre 1777 que Louis XVI reconnaitra l’indépendance des treize colonies.