– Jean naît à la Ferté-Milon en 1639, dans une maison que l’on ne sait pas situer aujourd’hui (cependant, la maison de sa grand-mère paternelle, Marie des Moulins, chez qui il séjourne souvent, se trouvait 2 rue des Bouchers, à l’emplacement de l’actuel musée Racine, et la maison de Marie, la sur de Jean, est aujourd’hui la MJC).
– Il perd sa mère à 13 mois et son père à 4 ans. Il est d’abord élevé par son grand-père paternel, qui décède en 1649, puis par Marie des Moulins, qui se met bientôt au service des religieuses du monastère de Port-Royal des Champs, auquel appartient sa fille et où elle s’installe avec Jean en 1649. Il suit sa scolarité aux Petites-Ecoles des Granges, proches du monastère. Celui-ci est alors la cible des Jésuites, et Pascal prend sa défense dans Les Provinciales.
– Jean arrive à Paris en 1658 pour étudier au collège d’Harcourt (devenu lycée Saint-Louis). Il emménage vers 1660 chez son cousin Vitart, 7 rue Jacob. Il commence à courir les auberges avec ses amis poètes – entre autres La Fontaine, de dix-huit ans son aîné et qui compose odes et épîtres pour le roi et sa cour.
– Pour le diriger vers une voie plus sûre, un oncle vicaire général de l’évêché d’Uzès l’invite en 1661 à le rejoindre pour étudier la théologie et tenter d’obtenir un « bénéfice », c’est-à-dire la gestion d’un prieuré ou d’une cure. Mais, après deux ans environ, le milieu ecclésiastique finit par déplaire à Racine. Une chose cependant ne lui a pas déplu : la beauté de la nature de la région d’Uzès (et de ses habitantes). Il écrit à son cousin Vitart « Nous avons des nuits plus belles que vos jours. ».
– Il est de retour à Paris en 1663, toujours 7 rue Jacob. Ses odes au roi et son entourage marquent le début de sa renommée. Il fait la connaissance de Boileau, l’ami fidèle de toute sa vie. En 1664, Molière fait jouer sa Thébaïde au théâtre du Palais-Royal, puis la seconde tragédie de Racine, Alexandre, l’année suivante. Une belle actrice contribue au succès de la pièce, Mlle du Parc, que Racine, sans trop de scrupules, ravit à Molière en en faisant son amante.
En 1666, le philosophe Nicole, proche de Port-Royal, s’oppose au théâtre dans ses Visionnaires. C’est la rupture entre Racine et le monastère, qui va durer jusqu’à 1677 et correspondre pour lui à une période de fécondité incroyable.
– En 1667, il habite rue de Grenelle. En 1668, il loue à Auteuil une maison située presque en face de celle de Molière, et s’installe en 1671 rue Saint-Dominique.
Depuis 1667 et Andromaque, il écrit et fait jouer une tragédie presque chaque année : Les Plaideurs (1668), Britannicus (1669), Bérénice (1670), Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie (1674).
– De 1673 à 1676, il vit dans une partie de l’hôtel des Ursins, 7 rue des Ursins, qui donne également 16 rue Chanoinesse. La comédienne La Champmeslé est sa maîtresse au début des années 1670. Il dirige l’Hôtel de Bourgogne de main de maître.
– Le 1er janvier 1677 est jouée la première de Phèdre, dont Racine attend non seulement un succès professionnel, mais aussi une réconciliation avec Port-Royal. C’est un échec, savamment orchestré par ses rivaux. Il renonce au théâtre et devient historiographe du roi, s’éloignant de ses anciennes fréquentations comme La Champmeslé. Pour couronner sa reconversion, il se marie le 1er juin 1677 avec Catherine de Romanet, âgée de 25 ans. Sa femme saura vaguement qu’il a écrit quelques pièces, mais guère plus.
– Ses années suivantes sont consacrées, souvent en compagnie de Boileau, à accompagner les levers, journées, déplacements et campagnes de Louis XIV, et à en faire le récit. Il s’est lié de nouveau à Port-Royal, malgré le déplaisir que cela cause au roi (qui fera raser le monastère en 1711). Racine est domicilié 41 rue Saint-André-des-Arts entre 1680 et 1684, puis rue des Maçons-Sorbonne (rue Champollion), puis 24 rue Visconti (alors rue des Marais-Saint-Germain) de 1690 à sa mort en 1699.
– En 1689, il s’est remis à la tragédie, avec Esther, et Athalie deux ans plus tard.