Henri BARBUSSE

La villa Sylvie.
La villa Sylvie.

Il part à la guerre en croyant qu’elle est juste.

Lorqu’il en revient en 1916, c’est pour – avec Le Feu, prix Goncourt 1916 – transformer un mythe glorieux et fatal en un événement horrible et stupide…

Le futur écrivain eut de bons maîtres : son père, pasteur et critique théâtral, Mallarmé, son professeur d’anglais et Bergson, son professeur de philosophie. Des prix récompensent bientôt ses poèmes et ses contes.

Catulle Mendès, son futur beau-père et grand ami, le repère, publie son premier recueil Les Pleureuses et lui ouvre les portes du monde. Barbusse collabore à de nombreux journaux et prend en main Fémina et Je sais tout. Très affairé, il n’échappe cependant pas à des insomnies et à des crises d’angoisse et de culpabilité.

En 1910, les droits d’auteur de L’Enfer, roman triste et noir paru en 1908, lui permettent d’acquérir une maison champêtre à Aumont-en-Halatte qu’il avait repérée au cours d’une convalescence chez un ami à Senlis.

Il la baptise Villa Sylvie, en souvenir de Gérard de Nerval qui fut proche voisin. Il peut désormais échapper à l’agitation parisienne qui entoure son appartement de la rue Albert-de-Lapparent. En haut du jardin commence la forêt d’Halatte. « Cette maison dont les petites pièces ressemblaient toutes à d’harmonieux coffrets tendus d’étoffe », comme la décrit Annette Vidal, sa secrétaire de 1924 à 1935, devient son refuge. Il la transforme peu à peu, y accueille ses amis.
C’est par le tambour du garde-champêtre d’Aumont que Barbusse apprend la mobilisation générale en août 1914. À quarante et un an, réformé, il se porte pourtant volontaire. Affecté à Albi, il demande à être muté sur le front. Sur le front, entre deux batailles, il rêve d’Aumont. Atteint de dysentrie, il est évacué et commence à écrire Le Feu à l’hôpital, avant d’être définitivement réformé en juin 1917.

Le « Zola des tranchées », la gloire littéraire du parti communiste à partir de son adhésion en 1923[[Il devient directeur littéraire de L’Humanité en 1926.]] – et avant Louis Aragon – consacre les années qui suivent la guerre, jusqu’à sa mort en 1935 (frappé par une pneumonie lors d’un voyage à Moscou), au militantisme et à la défense de la paix. Il accumule les créations de mouvements, de revues, de congrès internationaux contre le fascisme : le mouvement et la revue Clarté en 1919 (avec le soutien d’Anatole France, Duhamel, Dorgelès, Romains, Carco, Rolland, Paul Fort, Blum, etc.)[[La revue est basée 16 rue Jacques Callot.]], l’hebdomadaire Monde en 1928, l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires (AEAR) en 1932 (avec Aragon, Malraux, Vaillant-Couturier, Nizan…), le Congrès d’Amsterdam la même année (qui fusionne en 1933 avec le Congrès de Pleyel pour constituer le Comité mondial contre la guerre et le fascisme, dit « Amsterdam-Pleyel », présidé par Barbusse)…

Dans les années trente, son adresse parisienne est le 105 rue de Courcelles.

Bien que pas assez communiste aux yeux des soviétiques (qui le condamnent lors du congrès de Kharkov en 1930), Barbusse continue son chemin. Il participe au congrès de juin 1935 à la Mutualité à Paris.

Le 16 juillet, il part en URSS assister au 7e congrès de l’Internationale communiste. Atteint d’une pneumonie, il décède à Moscou le 30 août. Il est ensuite enterré au cimetierre du Père Lachaise.

En phase finale de restauration, la maison d’Aumont attend de retrouver son mobilier et abrite des expositions temporaires. Seul rendez-vous fixe et ouvert au public : la rencontre qu’organise à Aumont, chaque 15 juin, l’Association Républicaine des Anciens Combattants, créée par Barbusse en 1917.

Autres demeures de l’auteur

Barbusse a également possédé la villa Vigilia au Trayas près de Miramar sur la Côte d’Azur. Fermée au public, elle n’est même pas visible de l’extérieur. L’écrivain repose au cimetière du Père Lachaise à Paris.

Pour visiter le lieu

Maison d’Henri Barbusse, 60300 Aumont-en-Halatte, tel. : 03 44 53 21 41. Téléphoner pour connaître les horaires d’ouverture. L’accès est rapide à partir de Paris, par l’A1 sortie Senlis.

Quelqu’un à contacter ?

Les Amis d’Henri Barbusse se trouvent au 2 place du Méridien, 94807 Villejuif Cédex (tel. : 01 42 11 11 21). Son secrétaire général est Jean Sirodeau. L’un de ses administrateurs est Frédéric Caby, hôte chaleureux de la maison-musée d’Aumont-en-Halatte.

À voir aux alentours

Quelques voisins écrivains :
L’abbé Prévost à Saint-Firmin et Courteuil
Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville et à Châalis,
Gérard de Nerval à Mortefontaine,
Daniel Boulanger et Louis Bromfield à Senlis,
Dumas et Vigny à Valgenceuse,
Bernanos et Martin du Gard à Clermont,
– Anna de Noailles à Epinay-Champlâtreux,
Mauriac à Vémars.

Petite bibliographie

Henri Barbusse soldat de la paix. Annette Vidal, Les Editeurs Français Réunis, 1953.

La solitude fraternelle d’Henri Barbusse, article de Jean Relinger, coprésident des Amis d’Henri Barbusse, dans Balade en Oise sur les pas des écrivains. Marie-Noëlle Craissati. Éditions Alexandrines. 1997. 88 F.

Les Cahiers Henri Barbusse sont publiés annuellement par l’association des Amis (prix 15 F.).

Barbusse, le pourfendeur de la Grande Guerre. Philippe Baudorre, Flammarion, 1995, 150 F.

Barbusse, la passion d’une vie. Jean Sanitas, Paul Markidès, Pascal Rabaté, Editions Valmont, 1996, 100 F.

Le palais de la Mutualité.

8 Comments

Ajoutez les vôtres
      • 3
        JOSE VANGREVELYNGHE LIEU DIT "LA FORET" 62130 TROISVAUX

        > Henri BARBUSSE
        JE RECHERCHE LE MOYEN D’ADHERER AUX AMIS DE BARBUSSE

        • 4
          BAROIN

          > Henri BARBUSSE
          Cher Monsieur,

          J’espère que l’on a déjà répondu à votre message…

          Vous pouvez prendre contact avec le trésorier de notre association
          Claude MASSON
          Les amis d’Henri Barbusse
          2 place du Méridien
          94807 VILLEJUIF Cedex
          Tél 01 42 11 11 11 (n° de l’ARAC)

          Bien cordialement
          Yves Baroin

          • 5
            Chevrel

            > Henri BARBUSSE
            Bonjour,
            Je me permets de vous écrire car je suis tombé par hasard sur le site des Etudes sur JR Bloch or, en faisant l’inventaire détaillé de la correspondance de Maxime NEMO (1888-1975) , je suis tombé sur des lettres avec JR Bloch (1941) et sur ses ouvrages dédicacés. Il a séjourné à la Mérigote en 1941.
            Il semble bien que Maxime Nemo secrétaire de la Société JJ Rousseau de 1948 à 1975 ami de Gide,Duhamel, Mauriac, Vildrac, rédacteur à la revue Clarté et Europe et ait pu avoir des contacts avec Henri Barbusse avant 1935 ( entre 1920 et 1935 et surtout en rapport avec la revue Clartés) car je trouve dans la volumineuse correspondance et écrit des mentions d’Henri Barbusse. .
            Je me propose de faire un leg du « Fonds NEMO » à la Société JJ Rousseau à Genève et souhaiterais savoir si vous êtes en possession de lettres de Maxime NEMO à Henri Barbusse ou de témoignages pouvant servir à enrichir sa biographie.
            Merci pour votre réponse et votre aide précieuse.
            Bien cordialement:
            Patrick Y CHEVREL
            Montpellier
            Pas de réponse à ce jour de l’Association des Amis d’henri Barbusse que vous citez et recommandez.courrierahb@free.fr>
            Courrier sur site AHB NEMO/BARBUSSE

          • 6
            Anonyme

            > Henri BARBUSSE
            En 1941, Jean-Richard Bloch et sa femme Marguerite étaient en URSS où ils se réfugient en 1940. La Mérigote était alors occupée par les Allemands ! Cela paraît donc peu probable que cette visite ait eu lieu en 1941. Par ailleurs (votre blog), Bloch n’a jamais été membre du PSU (il est mort en 1946). Il a « ré »adhéré au PCF a priori en juillet 1939 (Cf. le Journal de Vézelay de Romain Rolland, 2012).

  1. 7
    Anonyme

    Henri BARBUSSE
    Nous sommes trois lycéennes qui, dans le cadre des TPE, travaillons sur la vision de la russie des années 30. Ayant appris que Barbusse faisait partie de l’AEAR et qu’il a voyagé en URSS nous aimerions savoir s’il à écrit des ouvrages sur ce sujet

  2. 8
    Martine Jobard

    Henri BARBUSSE
    Bonjour,
    Mon grand père maternel,Georges de Champs, dessinateur de presse a notamment été publié dans « l’Humanité » de 1919 à 1930. Nous disposons d’un recueil de 54 dessins et légendes qui a été préfacé par Henri Barbusse (3 pages).
    Ce recueil a été édité en 50 exemplaires seulement. Nous essayons, avec son fils Guy De Champs (mon oncle), depuis quelques années de reconstituer le parcours de dessinateur de mon grand père car nous ne disposons que de peu d’éléments.
    J’ai pensé que vous pourriez être intéressé par la préface d’Henri Barbusse et sait-on jamais peut-être avez-vous des documents sur mon grand-père.
    En attendant de vous lire…
    Bien à vous
    Martine Jobard
    43 rue Villeneuve
    92110 Clichy

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