Georges SIMENON

« … Jusqu’à peu près 1940, presque tous mes romans étaient tirés d’images de cette époque, de mon enfance. »

Georges Simenon à Bernard Alavoine. Entretiens avec Simenon in Cahiers Simenon n°3.

Simenon vit à Liège les vingt premières années de sa vie, celles qui sont -bien sûr- ses années de formation personnelle et professionnelle, en particulier à travers son expérience à La Gazette de Liège. Il naît le vendredi 13 février 1903 à minuit dix, rue Léopold, à Liège. Mais sa mère, par superstition, date l’événement du jeudi 12 à vingt-trois heures trente.

Chez les parents Simenon, qui ne se ressemble pas s’assemble…

Un père toujours en retrait, humble et parfois humilié, attaché plus que tout à son quartier populaire d’Outremeuse, qui se contente d’un petit poste dans les assurances, et qui décède lorsque Georges a dix-huit ans. Bonhomme tranquille et rassurant dans une certaine mesure. Le commissaire Maigret lui devra certains traits de caractère…

Une mère autoritaire, angoissée par la peur de manquer (elle décide un jour de transformer la maison de famille en pension de famille, pour améliorer les fins de mois) et qui transmettra cette angoisse à son fils, une mère qui dit tout haut sa préférence pour Christian, le jeune frère. Au milieu, Georges, qui lit Dumas, Dickens, Balzac, Stevenson, pour échapper à la morosité de la vie familiale. A quinze ans, saisi par un impérieux désir d’indépendance morale et financière, il abandonne les études. Apprenti pâtissier deux semaines, vendeur en librairie six autres semaines, il se présente à La Gazette de Liège en janvier 1919. La Gazette, qui renaît après l’occupation allemande, est en quête de bonnes plumes. Il y fait jusqu’à son service militaire en 1921 ses armes de journaliste-reporter. En 1921, un ami l’introduit au club de La Caque, qui rassemble la nuit poètes et artistes dans un grenier de la rue Basse-Sauvenière, puis dans une impasse près de l’église Saint-Pholien. Lorsque, fin 1922, il quitte Liège pour Paris pour devenir écrivain célèbre, -car, c’est décidé, c’est ce qu’il a choisi-, le peintre Luc Lafnet, l’âme de La Caque, l’accueille dans son atelier de Montmartre.

Autres demeures de l’auteur

Simenon a vécu à Paris, dans la région de La Rochelle et dans beaucoup d’autres endroits.

À Liège, la famille Simenon a connu différents foyers, menée de déménagement en déménagement par Henriette, la mère, incapable de se fixer :
– 23 rue Léopold,
– rue Pasteur,
– 53 rue de la Loi, entre 1907 et la fin de la guerre,
– puis rue des Maraîchers, dans un bureau de poste désaffecté,
– 27 rue de l’Enseignement, à partir de 1920-1921.

L’office du tourisme de Liège propose aujourd’hui un parcours littéraire sur les traces de Simenon.

Pour visiter le lieu

Les adresses liégeoises de Simenon ne sont pas ouvertes au public.

Quelqu’un à contacter ?

Les Amis de Georges Simenon peuvent être contactés par Michel Schepens, 291 Beigemsesteenweg, 1852 Beigem, en Belgique (tél. : (02) 269 47 87).

Le fonds Simenon se trouve à l’université de Liège, au château de Colonster, 4000 Liège (tél. : (41) 56 30 22, fax : (41) 88 15 55).

Petite bibliographie

Simenon. Pierre Assouline, Editions Folio, n°2797, 1996. Pedigree. Georges Simenon.

Georges Simenon, parcours d’une oeuvre. Bernard Alavoine, Editions Encrage, 1998, 65 F.

Cahiers Simenon. Publication annuelle des Amis de Georges Simenon. Contact : Michel Schepens, 291, Beigemsesteenweg, B-1852 Beigem (Belgique). Tél. : 02/ 269 47 87. Voir en particulier « Traces autobiographiques d’origine liégeoise dans l’oeuvre romanesque de Georges Simenon », article de Michel Lemoine dans les Cahiers Simenon n°3.

Liège dans l’oeuvre de Simenon. Michel Lemoine, Faculté ouverte, Liège, 1989.

Simenon, enfant de Liège. Jean Jour. Bruxelles, 1980.

L’univers de Georges Simenon : espaces familiers, espaces familiaux. Marie-Paule Decombas-Boutry, Université de Lyon-II, 1984.

Les romans liégeois de Georges Simenon. Christian Mans, Université de Liège, 1974-1975.