Louis PERGAUD en Franche-Comté et à Paris

Le 3 rue Marguerin à Paris.

La prose magique et hilarante de La Guerre des boutons est empreinte de nostalgie. En se remémorant son enfance à Belmont et ses années d’instituteur à Durnes et Landresse, Pergaud écrit son roman à Paris, 3 rue Marguerin (environ au même moment où Lénine vit en 1909-1912 à quelques dizaines de mètres de là, 4 rue Marie-Rose !).

Il décrit cette « grande guerre » des enfants et ignore qu’aura bientôt lieu celle des adultes, à laquelle il partira en vaillant républicain.

– Louis vit à Belmont en Franche-Comté, de sa naissance en 1882 à 1889. Son père est instituteur. La famille s’installe ensuite à Nans-sous-Sainte-Anne puis à Guyans-Vennes.
– A douze ans, il quitte sa famille et devient pensionnaire. Il est élève au collège de Morteau. Il intègre l’école normale de Besançon en 1898.
– Ses parents décèdent tous deux en 1900. Il retourne de temps en temps chez ses grands-parents à Belmont.
– En 1901, le voilà instituteur à Durnes, puis soldat en 1902-1903 à Belfort.
– Marié, il retrouve son métier d’instituteur à Landresse, à 40 km au sud de Besançon (c’est le Longeverne de La Guerre des boutons, de même que Velrans est en réalité Salans). Ce maître laïc et républicain se heurte aux parents catholiques du village. Il trouve refuge et consolation auprès d’une autre jeune fille, Delphine.
– Elle le rejoindra à Paris, où il s’installe en aoùt 1907, délaissant l’enseignement pour la littérature. Il est embauché à la Compagnie des Eaux et loue une chambre dans l’hôtel meublé où habite son ami Léon Deubel, 15 rue de l’Ave-Maria. Delphine et Louis s’installent en novembre 7 rue de l’Estrapade.

Son créneau : les histoires de bêtes. De Goupil à Margot reçoit en 1910 le prix Goncourt, ce qui permet au couple d’emménager à Montrouge. Ses autres oeuvres s’enchaînent à un rythme soutenu, dont La Guerre des Boutons en 1912.
– Il est mobilisé en août 1914 et est tué le 7 avril 1915 à Marcheville-en-Woëvre, dans la Meuse, peut-être victime de bombardements français. Son corps n’a jamais été retrouvé. Lebrac bûcheron, le roman dans lequel il faisait grandir les héros de La Guerre des boutons, ne sera jamais terminé.

Sources :
Ecrivains combattants de la Grande guerre, Bernard Giovanangeli éditeur.

Aux alentours
Marcel Aymé en Franche-Comté,
Mallarmé, Charles Nodier à Besançon,
Colette et Willy au château des Monts-Boucons,
– Paul-Emile Victor et Bernard Clavel à Lons-le-Saulnier.