Pierre LOUYS

11 rue Chateaubriand.
11 rue Chateaubriand.

Je crois bien que sans Pierre Louÿs, j’aurais continué de vivre à l’écart, en sauvage.

André Gide.

Pierre est blond de chevelure et de moustache, beau, timide, perspicace, érudit, riche (à 22 ans, il hérite de son père en 1892). C’est un joyeux compagnon et un charmeur terrible. Il séduit les femmes, mais aussi Gide, Mallarmé, Heredia, Valéry, Oscar Wilde. Il est cependant de santé fragile et croit qu’il ne vivra pas vieux (jusqu’à 55 ans, tout de même). Alors, autant profiter vite de la vie : des livres, des poèmes, des voyages et des femmes. Chez ces dernières (il prétend en avoir eu huit cents à l’âge de 20 ans) comme dans les lettres, il recherche le Beau.

Le succès vient le trouver à 25 ans lorsqu’il publie Les Chansons de Bilitis en 1895, puis Aphrodite un an plus tard. Il parvient à tromper la critique et ses lecteurs en prétendant que Les Chansons de Bilitis sont l’œuvre, traduite du grec, d’une poétesse de l’âge lyrique.
Son adresse est à cette époque le 1 rue Grétry, et le 11 rue Chateaubriand en 1896.

Il se lie au Parnasse et épouse Louise de Heredia en juin 1899 à Saint-Philippe-du-Roule. Il continue en même temps – et jusqu’en 1903 – d’être ce qu’il a commencé en 1897 : l’amant de sa sœur Marie. N’hésitant jamais à aller chercher le plaisir là où il peut le trouver, il est aussi l’amant d’Hélène de Brancovan, sœur d’Anna de Noailles.

Il passe bientôt dans le camp symboliste. Ce faisant, comme Henri de Régnier, il « tue » (symboliquement !) son beau-père, José Maria de Heredia.

C’est Régnier qui l’introduit dans les « mardis » de Mallarmé rue de Rome, chez qui Louÿs se lie avec Oscar Wilde. Louÿs y introduit à son tour Gide, son ancien compère de l’Ecole alsacienne avec qui il a créé en 1891 la revue La Conque.

Il demeure 147 boulevard Malesherbes de 1898 à 1902, puis dans une maison en briques rouges du hameau de Boulainvilliers, à la hauteur du 29 rue de Boulainvilliers. Il a également des « garçonnières » avenue Mac-Mahon, boulevard Carnot et rue Théodule Ribot.

Pierre est un grand voyageur. Sur les côtes françaises, il séjourne en particulier au Grand hôtel à Tamaris (près de Toulon) et à la villa Velléda à Arcachon.

Lorsque Louise divorce en 1913, elle s’installe, tuberculeuse, dans la villa Navarra, toujours à Arcachon.
Louÿs redevient célibataire. La guerre le chasse de Paris en 1914. Il loge à l’hôtel Montré à Bordeaux, puis à Biarritz. Il réintègre la capitale en 1916 et retrouve Valéry, Colette et Willy… Son divorce et la guerre le remettent à l’écriture.

La fin de la vie de Louÿs est douloureuse, prise entre la maladie, la drogue et les difficultés matérielles. Il sait davantage se démener pour de jeunes protégés comme Claude Farrère (qui obtient grâce à son soutien le Prix Goncourt en 1905), que pour placer ses propres textes dans des revues.

7 Comments

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  1. 1
    marion

    Pierre LOUYS
    C’est la quatrième biographie de Louys que je consulte sur le net et qui oublie son fameux  » Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation « . Mais celle-ci se démarque tout de même pour les renseignements qu’on peine à trouver ailleurs (ses lieux de résidences entre autre)… Merci.

  2. 3
    andré

    Pierre LOUYS
    je cherche a céder les 6 volumes de ses chefs d’oeuvre édités en 1972/73 par les éditions de l’ibis… tirage 1572 ex. en parfait état

  3. 4
    Serriere

    Pierre LOUYS
    J aimerai qu une fois pour toute il y ai une biographie complete de Pierre Louys. IL ne faut plus oublier qu il a ete egalement marié avec Aline dont il a eu trois enfants : Gilles, Suzanne et Claudine.Sans cette periode de sa vie la biographie reste incomplete.

  4. 5
    Anonyme

    Pierre LOUYS
    Dans quel ouvrage Pierre Louÿs a écrit cette citation :

    « La femme est en vue de l’amour un instrument accompli. Des pieds à la tête elle est faite uniquement, merveilleusement, pour l’amour. Elle seule sait aimer. Elle seule sait être aimée. »

    merci pour votre réponse.

  5. 7
    Anonyme

    Pierre LOUYS
    Pierre Louÿs n’a jamais pris de drogue, il ne fumait que des cigarettes!!!
    Il ne s’est pas non plus remis à écrire après la guerre, au contraire il n’écrit presque plus à cette époque (il ne publie plus après 1906, à l’exception de la Poëtique en 1916). Il se sentait bien incapable d’écrire alors qu’il perdait la vue, et s’est toujours refusé à dicter son travail, ne concevant pas de dissocier sa pensée et l’acte d’écrire.

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