Gustave Le Rouge voit le jour à Valognes en 1867, au 7 de la rue de Poterie. Son père est entrepreneur dans le bâtiment. Après avoir fréquenté l’école et le collège de la ville, Gustave poursuit ses études à Cherbourg entre 1881 et 1886. Il veut entrer à l’Ecole navale mais son faible niveau en mathématiques l’oriente plutôt vers des études de Lettres. Il étudie le droit à Caen de 1886 à 1889 et s’essaie en parallèle à la littérature.
Le voici, rue Saint-Sulpice, venu poursuivre ses études à Paris. Il fait connaissance avec Verlaine – qu’il côtoie jusqu’à sa mort – et le poète et dessinateur Cazals. Il publie des récits et des poèmes dans des revues confidentielles, et fait cent métiers.
1899 est l’année de la publication de ses premiers ouvrages, en particulier de La Conspiration des milliardaires, avec Gustave Guitton. Les deux auteurs sont complémentaires et oeuvrent ensemble jusqu’en 1903 dans des collections à 20 centimes le volume (alors que le prix d’un « vrai » livre est alors 3,50 francs). À Guitton le comique des situations et les épisodes mélodramatiques. À Le Rouge les inventions et personnages scientifiques et les phénomènes occultes. Leur Princesse des airs (1902) se lit avec un intérêt autrement plus soutenu que Les Enfants du capitaine Grant, bâti pourtant sur une même trame ! Il est amusant de constater que le rôle du méchant y est tenu par un « yankee », signe de l’antiaméricanisme dont Le Rouge parsème ses livres.
Après son mariage en 1902, l’écrivain s’installe 1 bis rue Lacaille puis 17 rue des Apennins. Il publie bientôt sous son seul nom. Le Mystérieux Docteur Cornélius, son roman feuilleton le plus connu, qui impressionnera les surréalistes et bien d’autres, paraît à partir de 1911. Cornélius est (dans la fiction, ouf !) l’inventeur de la carnoplastie, technique qui permet à une personne de prendre le visage d’une autre.
À l’instar de nombreux auteurs de feuilletons – comme pour ne pas trop lasser ses lecteurs -, Le Rouge possède plusieurs cordes à son arc. Il signe un roman d’espionnage comme un récit fantastique ou de science-fiction, une comédie comme un roman d’aventures – sentimentales ou pas, une pièce de théâtre comme un roman de cape et d’épée. On lui doit entre 70 et 80 titres, dont plusieurs comptent plus d’un volume.
Il est correspondant de guerre pendant la Première Guerre mondiale et devient chef du service du reportage en banlieue du Petit Parisien à la fin des hostilités. Il en est renvoyé pour avoir inventé un fait divers.
Il rencontre à cette époque Blaise Cendrars dans les locaux d’un journal.
Il habite dans les années 1920 le 5e étage du 46 rue Lacroix.
Il meurt à l’hôpital Lariboisière, d’un cancer de la prostate, le 24 février 1938.
A lire :
– Une courte biographie de Henri Bordillon, auteur d’un livre à paraître sur G. Le Rouge, sur http://perso.orange.fr/tybalt/LesGendelettres/biographies/LerougeG.htm.