« Pas plus qu’à moi-même, Malagar ne saurait apparaître à mes lecteurs tel qu’il est.
Ils verront ici ce que les autres ne voient pas. Même après ma mort, tant qu’il restera sur la terre un ami de mes livres, Malagar palpitera d’une sourde vie… »
Vous savez peut-être ce qu’est une garenne ? Bien… Mais savez-vous ce qu’est une « mauvaise garenne » ? Posez la question si vous descendez jusqu’à Malagar, à quarante kilomètres au sud de Bordeaux…
François Mauriac est né à Bordeaux, le 11 octobre 1885, 89 rue du Pas-Saint-Georges. Deux ans plus tard, son père décède. La famille emménage rue Duffour-Dubergier puis, en 1894, dans un appartement au coin de la rue Vital-Carles et du cour de l’Intendance.
Les moments de vacances se déroulent à Gradignan, dans le beau château Lange, chez la grand-mère maternelle, et à Saint-Symphorien, au coeur de la lande du Bazadais, à cinquante kilomètres de Malagar.
En 1907, il est pensionnaire à Paris chez les maristes, 104 rue de Vaugirard. Il est reçu à l’Ecole des Chartes l’année suivante (avant d’en démissionner quelques mois plus tard) et s’installe 45 rue Vaneau.
En 1910, le succès des Mains jointes lui ouvre les portes des salons parisiens.
Ses autres adresses dans la capitale seront 89 rue de la Pompe à partir de 1913 et 38 avenue Théophile Gauthier à partir de 1930. Mais les terres de son enfance et de sa jeunesse ne l’habitent que d’autant plus.
Fin 1926, il hérite de la propriété familiale de Malagar, une maison bourgeoise du XVIIIe siècle aux dimensions modestes, entourée de chaix et de communs. C’est là qu’entre 1927 et 1968, deux ans avant sa mort, il vient à Pâques et aux vendanges -Malagar dispose de 20 hectares de prairies et de vignes- habiter « cette pauvre maison déguisée en manoir ». « … Paysage le plus beau du monde, à mes yeux, palpitant, fraternel, seul à connaître ce que je sais, seul à se souvenir des visages détruits dont je ne parle plus à personne, et dont le vent, au crépuscule, après un jour torride, est le souffle vivant, chaud, d’une créature de Dieu. »
Lieu d’inspiration « où les livres mûrissent en trois semaines », Malagar fournit à l’écrivain le cadre de trois ouvrages : Le noeud de vipères, La chair et le sang et Destins.
C’est également à Malagar qu’il rédige, souvent sur ses genoux, deux cent cinquante chroniques de sa célèbre rubrique Bloc-notes. Malagar, enfin, le voit s’engager aux côtés des républicains espagnols de 1936, dénoncer la collaboration avec l’occupant nazi en 1940, et fustiger après-guerre les excès de la politique coloniale de la France.
Autres demeures de l’auteur
François Mauriac, décédé en 1970, est inhumé à Vémars, en Val d’Oise.
Pour visiter le lieu
Domaine de Malagar. Ouvert au public depuis le 12 septembre 1997. De 10h à 18h, du 1er octobre au 31 mai. De 10h30 à 18h30 du 1er juin au 30 septembre. Fermé les mardis et les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre. Tél. 05 57 98 17 17.
Quelqu’un à contacter ?
Centre François-Mauriac de Malagar, Domaine de Malagar, 33490 Saint-Maixant, tel : 05 57 98 17 17, fax : 05 57 98 17 19, mel : cfmm@cr-aquitaine.fr.
À voir aux alentours
– Vigny au Maine-Giraud,
– Montesquieu à La Brède,
– Montaigne à Montaigne,
– Gérard de Nerval à Agen,
– Francis Jammes à Bordeaux.
Petite bibliographie
Bordeaux ou l’adolescence. François Mauriac, 1924.
Mauriac – Malagar. Centre François Mauriac de Malagar. Éditions Confluences. BP 112, 33027 Bordeaux Cédex. 290 F.
Le Magazine littéraire n°270 – Octobre 1989 – Supplément « Les écrivains du Bordelais ».
Hebdomadaire La Vie – N°2712 – 21 août 1997. Pascal Paillardet. François Mauriac en sa maison des champs.
Le Monde – 12 septembre 1997. Valérie Cadet. Malagar, épicentre de la vie et de l’oeuvre de François Mauriac.
François Mauriac, mon frère. Pierre Mauriac. L’Esprit du Temps, BP 107, 33491 Bordeaux-le-Bouscat. 65 F.
L’Aquitaine de Mauriac. M. Suffran, Édisud.
François Mauriac. Violaine Massenet. Flammarion, « Grandes biographies », 498 p., 149 F., 2000. Et
Jardins d’écrivains. José Cabanis et Georges Herscher. Éditions du Chêne. 290 F. Où l’on apprend que Mauriac n’aimait pas les fleurs pour leur beauté mais pour leurs senteurs, et qu’il se faisait envoyer par la poste, au mois de mai, les premières roses de Malagar.