Leon TROTSKY à Paris

Bien entendu, Leon Trotski n’est pas avant tout un écrivain. Mais après tout, peut-être.

Il a séjourné en France au moins à quatre reprises.

D’abord en 1902, avant de rejoindre Lénine à Londres. Abandonnant femme et enfants, il s’est échappé récemment de Sibérie, où le régime tsariste l’a condamné à quatre ans d’exil pour agitation politique.

Puis en 1902-1903, après quelques semaines à Londres. Il assiste à trois conférences de Lénine sur la question agraire en Russie, à l’Ecole Pratique des Hautes études, 47 rue des Ecoles. Trostky fait alors connaissance avec une étudiante, Natalia Sedova, qui lui fait visiter le Louvre, le Luxembourg, etc. (mais il préfère Odessa à Paris) et deviendra sa seconde femme.

Trotsky est à nouveau parisien entre le 19 novembre 1914 et le 31 octobre 1916. Il découvre le socialisme français et entre autres Jaurès, qu’il n’appréciera que plus tard – la social-démocratie allemande le fascine davantage. Il retrouve son quartier favori, Montparnasse, puis vit rue de l’Amiral Mouchez, à Sèvres, et 27 rue Oudry. Ses enfants fréquentent l’école russe du Boulevard Blanqui. S’il est révolutionnaire, il n’est pas encore bolchevik, mais se rapproche de Lénine et est très actif également dans les milieux pacifistes.

Le sociologue Emile Durkheim, qui préside alors la commission chargée des réfugiés russes, l’avertit en juillet 1916 des menaces d’expulsion qui le visent. Trotski est expulsé en octobre.

Son dernier séjour français commence en juillet 1933. Venant de Turquie, il débarque à Cassis et s’établit discrètement à Saint-Palais (où Malraux vient le visiter), puis en novembre à Barbizon[[Dans la villa Ker Monique, chemin du Bornage, aujourd’hui détruite.]], d’où il rendra visite à Simone Weil. Il est seulement toléré par le gouvernement français, qui préfèrerait le savoir ailleurs. Il est expulsé de Barbizon en avril 1934, trouve refuge à Lagny, Chamonix, Lyon, Grenoble, La Tronche, Saint-Pierre-de-Chartreuse… Il s’installe l’été 1934 56 route de Savoie à Domène, près de Grenoble, pour un an. En juin 1935, il gagne la Norvège devenue socialiste pour ne plus revenir en France.

Quelques autres adresses parisiennes fréquentées par Trotsky :
– au 108 bd du Montparnasse, il se retrouve souvent avec Lénine au Café du Dôme,
– Natalia Sedova habite rue Lalande en 1902,
– en 1902, Trotsky donne une conférence 190 avenue de Choisy, dans la salle de l’Alcazar,
– Trotsky et Natalia sont installés rue Gassendi en 1903,
– des réunions clandestines d’opposants à la guerre – dont Trotsky – ont lieu en 1914 à la Librairie du Travail, 96 quai de Jemmapes,
– Les Trotsky séjournent en 1914 à l’hôtel d’Odessa, 28 rue d’Odessa,
– les exilés russes se rencontrent vers 1914 au Café de la Rotonde, 105 bd du Montparnasse. Trotsky y croise Diego Rivera, ami de Picasso,
– au 50 bd Arago sont imprimés en 1914-15 des journaux russes pacifistes. Trotsky est alors correspondant de guerre pour l’un d’eux. Son domicile est situé rue de l’Amiral Mouchez en 1915,
– jusqu’à l’expulsion des Trotsky du 27 rue Oudry en 1916, la police les surveillait depuis un café du 57 boulevard Saint-Marcel,
– au 207 boulevard Raspail se trouvait au début du siècle l’hôtel Carlton, que Trotsky fréquenta,
– au 54 avenue du Maine, on trouvait l’Académie de Marie Vassiliev puis une cantine russe. Des rencontres d’exilés – dont Trotsky – s’y déroulaient.

Sources :
– www.canalacademie.com/Trotsky-les-Trotskistes-et-la.html
– http://pagesperso-orange.fr/arhfilariane.org/communes/trotsky.htm
– http://espace-documentaire.cg38.fr/uploads/Document/ef/WEB_CHEMIN_35931_1225378865.pdf
Paris ouvrier. Des sublimes aux camarades. Alain Rustenholz, éditions Parigramme,
– base de données du Paris révolutionnaire de Philippe Boisseau (www.parisrevolutionnaire.com).