Magnifique ouvrage à l’iconographie aussi précieuse que le texte, Paris romantique. La capitale des enfants du siècle[[Par Thierry Cazaux, éditions Parigramme, 200 pages, 35€.]] propose un voyage dans la capitale des années 1820-1840, aux côtés des artistes et des écrivains qui ont marqué cette période.
Et – c’est assez rare pour le signaler – l’ouvrage permet de réelles balades et visites dans ces lieux marqués par la présence d’Hugo, Dumas, Sand, Gautier… mais aussi Delacroix, Chopin, les frères Devéria, Liszt, Berlioz, Balzac, Chateaubriand, les grands comédiens de l’époque, etc.
Car les adresses de ces lieux de vie, de ces restaurants et salles de spectacles sont indiquées avec précision, l’auteur – spécialiste du 9ème arrondissement – n’hésitant pas, parfois, à comparer l’adresse d’alors à l’adresse actuelle. Un travail minutieux et de longue haleine qui comblera autant les amateurs que les passionnés.
On pénètre dans les différents endroits qui ont vu fleurir le romantisme en littérature, au théâtre, dans la peinture et la musique : le cénacle de Hugo, celui de Nodier, le square d’Orléans (l’adresse précise où Dumas a habité reste toujours aussi mystérieuse – on sait juste qu’il s’agissait d’un troisième étage), la « bohème du Doyenné », les ateliers d’artistes, les cafés des boulevards, etc.
En même temps que quelques détails savoureux (par exemple que la mansarde de George Sand quai Malaquais était surveillée par la police), on découvre ainsi comment ces différents arts se sont liés pour s’alimenter les uns les autres, faisant déborder le romantisme jusqu’en politique avec principalement Hugo, Sand et Lamartine.
Tout cela est richement illustré par des oeuvres que l’on n’a pas l’impression d’avoir trop souvent vues, en particulier les lithographies de Jacques-Auguste Régnier et Jean-Jacques Champin, véritable mine d’or qu’exploite bien cet ouvrage.
Juste deux regrets : l’absence d’un index en fin d’ouvrage et d’un chapitre consacré à Musset et au désenchantement de sa Confession d’un enfant du siècle, qui reflète bien le sentiment d’inutilité et de mélancolie ressenti par cette jeunesse qui a grandi après le Premier Empire.
Et un dernier regret pour la route : que l’auteur n’ait pas cité ses sources Internet, dont www.terresdecrivains.com, www.parisrevolutionnaire.com et www.alain-rustenholz.net font probablement partie.