Charles Darwin, ce géant qui a détrôné Dieu (au moins pour ce qui concerne l’origine de l’homme et des espèces) et a fini par lui ressembler physiquement – pour autant qu’on puisse se représenter Dieu…
Combien de vocations de naturalistes et de chercheurs a-t-il suscitées ? Combien de fois a t-il été mal compris, jusqu’à nos jours, entre autre autres au sujet de la thèse du « darwinisme social » qu’il n’a jamais prônée lui-même ? Cette doctrine prétend que la libre compétition est l’état normal de la nature humaine et elle sert parfois à revendiquer une liberté économique totale. Mais elle n’est pas celle de Darwin qui a expliqué justement le contraire. Les principes darwiniens de la sélection naturelle par les plus forts s’appliquent à la nature et aux animaux. Darwin attribue en revanche à l’homme des qualités propres, en plus de la force et de l’intelligence : des instincts sociaux qui le conduisent à ne pas abandonner les plus en difficulté et à créer des règles pour les protéger.
« Terres d’écrivains » a déjà mis ses pas dans ceux de Darwin à Édimbourg, à Cambridge et Barmouth et à Great Malvern. Le moment est venu de découvrir ses autres lieux de vie.
Charles naît en 1809 dans ce qui est maintenant la Darwin House à The Mount, dans le quartier de Frankwell à Shrewsbury, dans le Shropshire. Le père de son père Robert Darwin est le poète et homme de science Erasmus Darwin (dont on peut visiter la maison à Lichfield). Susannah, sa mère, est une fille de Josiah Wedgwood, l’inventeur de la magnifique porcelaine du même nom. Elle décède quand Charles a 8 ans. Il avait l’habitude de se rendre avec elle à l’église unitarienne, dans High Street.
À partir de 9 ans, il est pensionnaire pendant sept années à la Shrewsbury School, sous l’autorité du Révérend Samuel Butler. Le bâtiment est aujourd’hui, dans Castle Street, la bibliothèque de la ville.
Découvrez le Shrewsbury de Darwin, sa ville natale qui fourmille de souvenirs.
Susannah et Robert sont enterrés à Montford Church, à quelques kilomètres au Nord-Ouest de Shrewsbury.
Charles part en 1825 étudier la médecine à Edimbourg, puis la théologie en 1828 à Cambridge. Puis, entre 1831 et octobre 1836, c’est le voyage autour du monde sur le Beagle, qui va changer sa vie et nos conceptions sur l’origine des espèces.
Il s’installe à Londres en 1837, 36 Great Marlborough Street (près de son frère qui loge au 43), restant toujours en lien avec ses professeurs et amis à Cambridge. Il croise souvent dans la propriété des Wedgwood à Maer Hall, près de Shrewsbury, sa cousine Emma, qu’il épouse en janvier 1839. Les jeunes mariés emménagent à Londres, 12 Upper Gower Street (devenue le 110 Gower Street, la maison a souffert des bombardements de 1941 ; aujourd’hui, une plaque apposée sur le mur du Biological Sciences Building du University College en marque l’emplacement) – une sympathique visite du Londres de Darwin est proposée ici en anglais (voir aussi ici).
Pour prendre un peu de distance avec Londres et les controverses scientifiques dans lesquelles Darwin commence à plonger, la famille s’installe en 1842 dans la propriété de Down House dans le Kent (où il décédera en 1882).
À la fin des années 1840, il fait des séjours dans la station thermale de Great Malvern pour soigner ses crises de fatigue, puis à l’établissement hydropatique de Moor Park à Farnham dans le Surrey dans les années 1850 – où Jonathan Swift a vécu un siècle et demi plus tôt -, puis à Wells House, sur Wells Road à Ilkley, puis à Sudbrook Park.
La vie n’épargne pas Darwin, entre ces souffrances physiques d’origine inconnue, la perte de proches y compris de sa fille Anne, et les tensions vives, des années 1840 jusqu’à sa mort, liées à ses recherches scientifiques.
La famille Darwin séjourne 13 Sea Houses à Eastbourne en juillet 1853 et 15 Marine Parade en octobre 1860.
Ils sont sur l’Isle de Wight l’été 1858, en pleine écriture de Sur l’origine des espèces, d’abord à Sandown au King’s Head Hotel (qui se trouvait près du Ocean Hotel), puis à Norfolk House à Shanklin (qui est sans doute aujourd’hui le Waterfront Inn).