« Il faut bien que l’histoire que nous racontons se déroule dans des lieux qui nous soient familiers et dont nous connaissons la lumière et l’odeur à chaque instant d’une journée. »
François Mauriac
Mauriac y a laissé son chapeau de paille, sa petite Remington, sa bibliothèque aux milliers d’ouvrages, et les peupliers d’Italie qu’il a fait planter…
Le château de la Motte, actuelle mairie de Vémars, a appartenu autrefois à la famille de la femme de François Mauriac. L’écrivain le rachète en 1951. Il y avait fait de nombreux séjours depuis son mariage en 1913, à 28 ans, avec Jeanne Lafon, descendante d’une famille implantée depuis longtemps en Val d’Oise et à Vémars. La maison de Vémars sert de base à son action de propagande contre l’occupant allemand à partir de 1940. Objet d’une surveillance de plus en plus resserrée, car personne n’ignore ses sentiments gaullistes, il ne cesse pourtant d’écrire. Sous le pseudonyme de Forez, il compose le Cahier noir, publié clandestinement par les Éditions de Minuit en 1943.
Pendant ces années de guerre, l’écrivain ne sort de la maison de Vémars que pour quelques promenades en forêt et la messe du dimanche. Dans les derniers jours d’août 1944, il se cache pour échapper aux allemands. Le 25, jour de la libération de Paris, il avait eu la surprise d’entendre à la radio son éditorial paru dans le Figaro : Le premier des nôtres… Une voix pleine de larmes lisait cette page à la radio dans le bruit des cloches de Paris. Et tandis que j’écoutais, que je m’écoutais moi-même, les allemands en déroute depuis le Bourget envahissaient le jardin, pénétraient dans la maison… Dans les années d’après-guerre, peu à peu, il préfère la maison de Vémars à celle de Malagar. Il y séjourne le week-end, trouvant dans la grande maison et son grand parc la fraîcheur absente de Malagar et la tranquillité absente de Paris (où il habite avenue Théophile Gautier). Celui qui pensait en 1940 que Tout pays qui ne fut pas familier à notre enfance nous est inconnu écrit en 1951 Je ne peux plus supporter l’été, l’abominable climat girondin. Le jardin de Vémars est une merveille de fraîcheur, de paix, de solitude…. Le second étage de la maison abrite une partie de la conception de plusieurs de ses oeuvres, entre autres son dernier roman, Un adolescent d’autrefois (1969), les Nouveaux mémoires intérieurs, de nombreuses chroniques du Bloc-Notes. Mais il n’a puisé son inspiration à Vémars que pour deux romans : La Paroisse morte et Le Fleuve de feu.
Autres demeures de l’auteur
L’écrivain a également vécu à Malagar.
Pour visiter le lieu
Musée François Mauriac. Mairie de Vémars, rue Léon Bouchard, 95470 Vémars. Tel : 01 34 68 34 10.
Seule la moitié de l’ancien grand salon est ouverte au public, du lundi au vendredi de 9h30 à 11h30 et de 15h à 18h (le samedi de 9h à 12h). L’entrée est gratuite. Des visites peuvent éventuellement être organisées pour des groupes. L’accès par la route se fait par l’autoroute A1, sortie N°7.
Le Prix Nobel de littérature de 1952 décède le 1er septembre 1970 à Paris. Il repose aux côtés de sa femme dans le cimetière de Vémars. Leur tombe, discrète, est située à l’opposé de l’entrée du cimetière, en haut de la rue de la mairie.
Quelqu’un à contacter ?
L’association « François Mauriac en Ile-de-France ». Tel. : 01 34 68 34 10.
Maison départementale du tourisme. Tel. : 01 34 71 90 00.
À voir aux alentours
Présences littéraires aux alentours :
– L’abbé Prévost à Saint-Firmin et Courteuil
– Dumas et Vigny à Valgenceuse,
– Daniel Boulanger et Louis Bromfield à Senlis,
– Bernanos et Martin du Gard à Clermont,
– Paul Eluard à Eaubonne,
– Eugène Sue à Bouqueval et Saint-Brice-sous-Forêt,
– Edith Wharton à Saint-Brice-sous-Forêt,
– Les Goncourt, Dumas, Gautier, etc. chez la Princesse Mathilde à Saint-Gratien,
– Anna de Noailles à Epinay-Champlâtreux,
– Rousseau à Montmorency et Ermenonville,
– Gérard de Nerval à Mortefontaine,
– Benjamin Constant à Hérivaux.
Petite bibliographie
François Mauriac à Vémars, article de Vivre en Val d’Oise, N° 1 (avril 1990). BP 96, 95313 Cergy-Pontoise.
François Mauriac et Vémars, édité par l’association « François Mauriac en Ile-de-France ». 1988. 30 F.
La Motte, petite histoire d’une grande maison, édité par l’association « François Mauriac en Ile-de-France ». 1992. 30 F.
François Mauriac au soleil couchant, par Jean Mauriac, dans Balade en Val d’Oise sur les pas des écrivains. Marie-Noëlle Craissati. Éditions Alexandrines.