Eugène DABIT

L'hôtel du Nord, 102 quai de Jemmapes à Paris.
L’hôtel du Nord, 102 quai de Jemmapes à Paris.

« Si j’ai reçu quelque don, je n’ai jamais pensé qu’il puisse s’exercer à mon seul profit, mais, plus justement, pour prêter une voix à ceux qui n’en ont point -ou pas encore.

[…] Je voudrais parler de la joie et du bonheur des hommes ; mais, dans ce monde présent, je ne saurais parler que de leurs tristesses et de leurs colères. »


Eugène Dabit, revue Commune, mars-avril 1934.

Arletty et sa réplique de « gueule d’atmosphère », c’est bien Henri Jeanson qui l’a créée dans le film de Marcel Carné Hôtel du Nord en 1938. Dans le roman du même nom d’Eugène Dabit, il n’y avait aucun dialogue.

Cet hôtel existe toujours à Paris. Les parents Dabit en deviennent propriétaires en 1923. Ils l’exploitent jusqu’à la guerre et ce sont les aventures du petit peuple parisien qu’il héberge que leur fils fait revivre dans le roman.

Les étapes géographiques et littéraires de l’écrivain s’établissent à peu près ainsi :

– Eugène naît en 1898 à Mers-les-Bains. Sa famille habite bientôt 28 passage Duhesme à Paris. Son père est « bandagiste » et sa mère éventailleuse mais leurs professions évolueront de petit métier en petit métier jusqu’à leur installation dans l’Hôtel du Nord.
– Les domiciles s’enchaînent : 143 rue du Mont-Cenis en 1899-1903, 9 rue de Suez en 1903-04, 8 rue Calmels en 1904. Le père est mobilisé en 1914 pendant qu’Eugène devient ouvrier dans le métro, avant d’être mobilisé à son tour jusqu’à décembre 1919.
– En 1920-23, il s’initie à la peinture, dans un atelier rue des Mignottes et puis Bd Sérurier, et en fréquentant l’atelier de la Grande-Chaumière à Montparnasse. Il demeure alors rue Houdart de Lamotte.
– Il commence à écrire et emménage 7 rue Paul-de-Kock en 1925.
– En 1929, il publie Hôtel du Nord à compte d’auteur. André Gide -qui a senti le talent de Dabit dès 1926- et Roger Martin du Gard qui l’a beaucoup aidé à retravailler son ouvrage chapitre par chapitre depuis 1927, sont ses « parrains » en littérature.

Entre Gide et Dabit (et de nombreux autres), c’est aussi un compagnonnage militant antifasciste qui durera… jusqu’à la mort du second, le 21 août 1936 à Moscou, lors de leur voyage en URSS.

En 1930, c’est la publication de Petit Louis, inspiré par ses souvenirs d’adolescence et de guerre, et Dabit reçoit le premier « Prix populiste » l’année suivante pour L’Hôtel du Nord.
– Dabit est à plusieurs reprises l’invité de Martin du Gard dans sa maison du Tertre, en particulier en juin 1928 et juin 1929.
– En 1931, Dabit loge 71 rue du Cherche-Midi puis à l’Hôtel du Nord (avant de se réinstaller rue Paul-de-Kock). C’est là qu’il reçoit Céline le 26 avril 1933, inaugurant une forte amitié littéraire.

Dabit participe du 21 au 25 juin 1935 au Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, au Palais de la Mutualité à Paris.

Il fête Noël chez Louis Guilloux, à Saint-Brieuc.
En mai 1936, il s’installe rue de Belleville. À l’angle de la rue de Romainville (au n°1) et de la rue de Belleville se trouvait le café-tabac où il buvait son café du matin.

Autres demeures de l’auteur

Dans sa courte vie, Dabit est passé dans de nombreux lieux : à Cassis, Ciudadela (Baléares), chez Giono à Manosque,…

Pour visiter le lieu

Allez vous restaurer ou loger à l’Hôtel du Nord : il est fait pour ça !
Sinon, parcourez Montmartre et Belleville sur les pas de Dabit.

Petite bibliographie

Revue Jungle, n°12, avril 1989, dossier Eugène Dabit.

Le palais de la Mutualité.

6 Comments

Ajoutez les vôtres
  1. 1
    Pieter Jan Smit

    > Eugène DABIT
    Chers messieurs dames, permettez-moi de vous adresser une question: où, dans quelles archives trouver des photos d’Eugène Dabit?

    • 2
      Laurence FORTIER

      > Eugène DABIT
      Vous trouverez une photo d’Eugène DABIT sur la page suivante http://www.nanga.fr/d/dabit.htm.

      Chaque année, M. et Mme DABIT « faisaient la saison » à la boulangerie GOIZET, rue Jules Barni à Mers-les-Bains (Somme – 80350) où ils occupaient un petit appartement.
      Le 21 septembre 1898, à midi, Madame DABIT y mit au monde un petit garçon prénommé Alphonse Eugène.
      Celui-ci devint quelques années plus tard célèbre par les romans qu’il publia, tel : Hôtel du Nord dont le cinéaste Marcel CARNE fit un film qui reste un Monument du cinéma.
      C’est en hommage à cet homme qui fit honneur à notre ville que le conseil municipal avait inauguré en 1988 la petite placette au bout de la rue Jules Barni, « Place Eugène DABIT ». La façade de la boulangerie GOIZET (face à l’Office de Tourisme) porte une plaque en hommage à Eugène DABIT.

      Nous travaillons actuellement à la mise à jour du site internet de Mers. L’oeuvre d’Eugène DABIT sera évoquée sur ce site, htpp://www.ville-merslesbains.fr

  2. 4
    Trouilleux

    > Eugène DABIT
    Bonjour,

    Le peintre Gen Paul prétend avoir connu Dabit quand il travaillait à la station de métro Lamarck dans l’ascenseur. Y Travaillait-il vraiment?

  3. 5
    alain

    > Eugène DABIT
    bonjour,
    d’abord on ne peut plus dormir à l’hotel du nord ensuite à l’intérieure les lieus ont été réstaurer et ne resemblent plus au décors du film.
    un ami de l’ancien proprietaire

  4. 6
    anne

    Eugène DABIT
    Bonjour, je voudrais savoir dans quels journaux Dabit a publié des articles et si les visiteurs du site qui ont lu son oeuvre l’ont appréciée…merci, Anne

Les commentaires sont clos.