Joseph CONRAD à Lannion et l’Ile grande

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La maison de l’Ile Grande.

« Je déteste chaque ligne que j’écris. »

Joseph Conrad. Lettre à Edward Garnett, Ile Grande.

En mai 1895, Conrad publie son premier roman : La Folie Almayer. Le second arrive en mars 1896 : Un paria des îles, quelques jours avant son mariage avec Jessie.

Le voyage de noces a lieu immédiatement après en Bretagne. Jessie et Joseph séjournent quelques jours à l’hôtel de France à Lannion, le temps d’écrire les premières pages de La rescousse (troisième volume de sa trilogie malaise qu’il achèvera… vingt-trois ans et deux mois plus tard !) et de chercher dans la région une maison à louer, qu’il trouvent finalement à L’Ile Grande et occupent entre le 7 avril et le 4 août 1896.

La maison appartient à l’époque à Madame Coadou et est située à l’angle de la rue du Port et de l’actuelle rue Joseph Conrad. Comme le dit Jessie, il n’y a, entre la maison et l’Amérique, que la mer. Les fenêtres de l’étage donnent en effet vers l’Ouest et le soleil couchant.

À L’Ile Grande, Conrad, angoissé comme toujours par l’écriture, souffrant encore de fièvres contractées lors de son voyage au Congo, peine sur La rescousse. D’autres intrigues l’inspirent davantage : il écrit en quatre jours Un avant-poste du progrès et, en quelques jours, Le lagon.

Les Conrad louent un petit cotre, La Pervenche et font des virées autour des ilots des environs. Un habitant de l’île leur sert de capitaine, qui ne les impressionne guère par son ouverture d’esprit, pas plus d’ailleurs que les autres iliens. Ce séjour breton ranime chez Conrad les souvenirs de ses années de mer. D’octobre 1896 à février 1897, il concevra Le nègre du Narcisse.

Autres demeures de l’auteur

En France, Conrad a également vécu à Marseille et Montpellier.

Pour visiter le lieu

La maison occupée par les Conrad à L’Ile Grande est propriété privée.

Quelqu’un à contacter ?

La Joseph Conrad Society.

À voir aux alentours

Quelques voisins écrivains :
– Henryk Sienkiewicz à Costaérès,
112,
156,
– Michel Le Bris à Saint-Samson.

Petite bibliographie

La rescousse. Joseph Conrad, Folio n°1660.

Conrad à L’Ile Grande. Article de Yvon Garlan dans Trévor Magazine, n°1, 6 janvier 1979.

4 Comments

Ajoutez les vôtres
  1. 1
    Manuelle Damamme

    > Joseph CONRAD à Lannion et l’Ile grande
    Je vous avais déjà écrit au sujet du passage à Rouen de Joseph Conrad et avais proposé de faire des recherches si vous n’aviez pas d’informations.

    J’ai trouvé dans l’excellente biographie de G.Jean Aubry: « vie de Conrad »quelques renseignements:

    en Novembre 1893, Conrad est affecté sur l’Adowa, qui appartient à la Compagnie Franco-Canadienne. Le 4 décembre, il amarre au port de Rouen, au centre ville près de l’Opéra. Il reste à quai, à Rouen plus d’un mois. Sur son navire, il accueille des visiteurs ( comme aux Voiles de la liberté!) et il rédige le 10ème chapitre de son premier roman.

    Voulez-vous en savoir plus? Par relecture de la correspondance? Par consultation du Journal de Rouen de l’époque?
    A moins que vous ne sachiez déjà tout: merci de le mettre sur votre site alors!

    • 2
      terresdecrivains.com

      > Joseph CONRAD à Lannion et l’Ile grande
      Bonjour, bravo pour votre persévérance ! Je viens seulement de retomber sur Les Années de mer de Joseph Conrad (Jerry Allen, Denoël, 1968). Grâce à votre date de 1893, j’y lis ceci : L’Adowa ne prit jamais la mer sous son pavillon et ne transporta pas un seul émigrant au Canada. La société insolvable, attaquée en justice pour avoir rompu des engagmeents, déposa son bilan, et le navire fut rendu à ses propriétaires londoniens. Mais avant, Conrad passa tout un mois d’hiver glacial à bord, dans le port de Rouen, avec le second, Paramor, et un lieutenant joueur de banjo, Cole. Il y commença le dixième chapitre de La Folie Almayer. Ce fragment de cette histoire tropicale fut rédigé dans une cabine fumante ; de l’autre côté du hublot, la Seine chariait des glaçons et une rangée de maisons noirâtres formaient un triste décor : ‘une assez grande étendue d’un quai pavé, noirci par la gelée. Le coloris était sombre et le détail le plus notable était un petit café avec des rideaux aux fenêtres et une misérable devanture de bois, peinte en blanc, tout à fait en rapport avec la misère de ce quartier pauvre qui bordait le fleuve’ (Des Souvenirs – A Personal record.)
      Voilà tout ce que je sais à ce jour. N’hésitez pas à poursuivre vos recherhers !
      Bien cordialement,

      • 3
        marc baudet

        > Joseph CONRAD à Lannion et l’Ile grande
        merci de ces précisions: je relis en ce moment La folie Almayer , votre éclairage est précieux…

  2. 4
    christian Besse-saige

    Joseph CONRAD à Lannion et l’Ile grande
    Bonsoir,

    Je viens de terminer «~Les idiots~» tiré du recueuil de nouvelle «~Inquiétude~» et je suis trés étonné que personne ne fit allusion à cette curieuse nouvelle peu dans le style de Conrad et écrite lors de son séjour à l’île Grande. Celle-ci a un style et une atmosphère d’un conte tragique de Maupassant. Je sais qu’il y aura toujours des râleurs pour dire que cette nouvelle «~ne donne pas une bonne image de la Bretagne~» et comme les algues vertes il faut mieux n’en parler point!, mais qu’en même…
    cbs

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