Après avoir déjà suivi l’écrivain sur les terres de son enfance dans Sur les chemins du Grand Meaulnes avec Alain-Fournier, Michel Baranger entreprend de parcourir Paris sur les traces de celui qui, tué sur le front de la Grande guerre le 22 septembre 1914 à presque 28 ans, ne doit sa renommée qu’à un seul – mais magnifique – roman.
À marcher ainsi dans les pas de l’écrivain, on aperçoit tout ce qu’il aurait pu donner encore. On est saisi par l’extrême sensibilité qu’il manifeste pour les souvenirs et les lieux, par la finesse et la précision de sa plume, et bien sûr par l’amour chaste qu’il a éprouvé plusieurs années pour Yvonne de Quiévrecourt.
Ce Alain-Fournier et le Paris du Grand Meaulnes est un livre chargé d’émotions qui s’expriment en particulier à travers des extraits de la correspondance de l’écrivain avec sa soeur Isabelle et avec son ami Jacques Rivière, qu’il rencontre à Lakanal et qui épousera Isabelle.
De belles photos en noir et blanc d’Alain Guillon illustrent cette balade dans Paris qui passe en particulier par les lieux suivants :
– le 196 rue de la Roquette (le bâtiment de l’époque a disparu), où l’écrivain vit dans un pensionnat de jeunes filles entre 1898 et 1900, alors qu’il étudie au lycée Voltaire,
– le lycée Lakanal à Sceaux, où il est interne en 1903-1906 après avoir étudié à Brest et à Bourges,
– le Grand-Palais, où il croise le 1er juin 1905 le regard d’Yvonne de Quiévrecourt, ce qui le décidera à écrire Le Grand Meaulnes,
– le café Le Cardinal, boulevard Saint-Germain, où Alain-Fournier se poste plusieurs jours afin de voir Yvonne à la fenêtre de sa tante, qui habite en face au numéro 12,
– l’église Saint-Germain-des-Prés, à la sortie de laquelle il a une conversation avec elle jusqu’au pont des Invalides, le dimanche de Pentecôte suivant,
– le 60 rue Mazarine, à l’entresol duquel il habite (sur la cour) en 1906-1907, jusqu’à son échec au concours d’entrée de l’École normale,
– les casernes du château de Vincennes, de la Tour-Maubourg, du fort de Vanves et de Laval, où il effectue son service militaire,
– le 24 rue Dauphine, où il commence la conception du Grand Meaulnes et devient chroniqueur littéraire pour Paris-Journal (il s’y rend chaque soir, 50 rue Notre-Dame-des-Victoires),
– le 2 rue Cassini, au 4e étage duquel il vit en 1910-1914 et où il travaille pendant trois ans au Grand Meaulnes, « une histoire assez simple qui pourrait être la mienne » (lettre à sa soeur Isabelle Rivière, 20 septembre 1910).
À consulter également : le blog sur les chemins du Grand Meaulnes.