Tammsaare est un des rares auteurs estoniens traduits en Français(1). Son énorme fresque Vérité et justice a une ambition comparable à celles des Hommes de bonne volonté de Jules Romain, des Thibault de Roger Martin du Gard, de La recherche du temps perdu de Marcel Proust, de L’homme sans qualités de Musil, pour ne citer que des oeuvres écrites dans les trois premières décennies du XXe siècle.
Anton Hansen naît en 1878 et grandit dans la ferme familiale, Põhja-Tammsaare, dont il fera son nom d’auteur. Il étudie au lycée Hugo-Treffner de Tartu puis à l’université de droit. Il apprend l’Anglais et le Français puis commence à écrire pour différents journaux, puis bientôt des nouvelles. Il est atteint par la tuberculose en 1911 et part se soigner dans le Caucase, avant de revenir s’établir à Koitjärve. Il se marie en 1919 et le couple emménage à Tallinn.
Les cinq tomes de son cycle Vérité et Justice paraissent entre 1926 et 1933 et racontent la quête du bonheur de différents personnages évoluant autour d’Indrek, un jeune paysan qui devient un intellectuel, et comment leur quête se heurte à des grands obstacles, en passant par la révolution de 1905, la Première guerre mondiale et des évènements plus personnels.
Tammsaare décède en 1940. Son oeuvre connaît un certain succès en Europe dans les années 1930, mais sa renommée est coupée net – comme celles d’autres auteurs de l’Est de l’Europe – par l’annexion de son pays à l’URSS en 1945.
Aujourd’hui, la maison de la famille Tammsaare à Tallinn est un petit bijou hors du temps qui n’attend que votre visite !
Non loin d’elle se trouve la maison-musée d’Eduard Vilde, autre écrivain estonien.
(1) : C’est dû à la passion qu’a éprouvée pour cet ample roman une auteure controversée, Elisabeth Sauvy, qui l’a traduit dès 1944 de sa version allemande vers le français.