c’est une éducation à faire, une révolution intime
devant transformer individuellement les individus
accoutumés à la passivité et à la résignation. »
En Chine.
déterminés par des circonstances inopinées. »
L’Inde où j’ai vécu
D’habitude, ce sont les marins qui ont une femme dans chaque port.
Là, c’est Alexandra qui a un homme qui l’attend au retour de chacune de ses ballades… des ballades qui font quelques milliers de kilomètres et durent toujours quelques années.
Tenez : son premier voyage en Inde, en 1891 : dix-huit mois.
En 1911, elle repart en Inde, au Népal et au Tibet. Retour : quatorze ans plus tard.
Quand elle visite la Chine en 1936, elle y reste six ans bloquée par l’invasion japonaise. Ces voyages ont été « préparés » par des fugues, de bonne taille elles aussi, conséquences d’un fait dont Alexandra David prend tôt la mesure : sa naissance n’a pas été vraiment désirée par ses parents.
A 5 ans, elle se cache dans le bois de Vincennes ; à 15, elle s’embarque pour l’Angleterre ; à 17, c’est la Suisse et l’Italie, à 18, l’Espagne… De fugue en voyage, elle poursuit une quête spirituelle qui commence tôt (continuons d’énumérer) : à 6 ans, elle lit la Bible chaque jour ; à 15 ans, elle est plongée dans la philosophie stoïcienne ; à 20, émancipée de ses parents, elle étudie les religions orientales à Londres puis à Paris, grâce à Elysée Reclus et à une certaine Mrs Morgan, de la « Gnose Suprême » et de la Société Théosophique et… elle se convertit au bouddhisme au Musée Guimet.
En 1891, profitant d’un héritage familial, elle part en Inde avec ses cahiers, ses stylos et sa douche portative.
À son retour, en 1893, elle doit gagner sa vie et embarque une dizaine d’années pour une autre passion qui la fera voyager : la musique et le chant.
Essayons un peu de la suivre :
– Alexandra naît en 1868 à Saint-Mandé, 7 cours de Vincennes.
– à 6 ans (1874), elle habite avec ses parents 105 rue Faider à Bruxelles. C’est à Bruxelles qu’elle vit jusqu’à 1888, année de son départ à Londres puis Paris, pour trois années d’études intensives.
– de 1897 à 1900, elle vit avec Jean Haustont à Paris, 3 rue Nicolo, sous le nom de Madame Jean Myrial. C’est lors d’une tournée à Tunis en 1900 qu’elle rencontre Philippe Néel,
– entre 1900 et 1911, elle vit (un peu) à Tunis avec Philippe Néel -entre autres 29 rue Abd El Wahab- et (beaucoup) à droite et à gauche, abandonnant la scène à partir de 1903 pour d’autres activités : écriture, conférences sur l’Orient, la politique, le féminisme,… Elle croise Colette et Willy aux « mardis » de Rachilde, rencontre Hérédia,…
– de 1911 à 1925, elle est en route vers Lhassa,
– en mai 1926, elle s’installe aux Mazots, chemin de la Calade, à Toulon. Ses journées font seize heures d’écriture.
– en septembre 1927, elle repère une maison à Digne-les-Bains, qu’elle achète en mai 1928 et occupera jusqu’à sa mort, à 101 ans,
– elle séjourne à l’hôtel Lutétia à Paris l’été 46, de retour de son voyage sino-indien,
– Marseille est pour Alexandra David-Néel le port de tous les départs. Elle y est de passage :
en 1891, en partance pour l’Inde,
en automne 95, lorsqu’elle part chanter à Hanoï,
en août 1904, juste après son mariage, venant de Tunis et allant se reposer Plombières avec P. Néel. Ils séjournent alors à l’hôtel Saint-Georges,
en août 1911, elle part de Marseille pour son grand périple en Orient,
en janvier 1926, à son retour, elle y retrouve son mari à l’hôtel Terminus (ce sera peu chaleureux),
enfin, en novembre 36, en route vers la Chine, elle voit à Marseille Philippe Néel pour la dernière fois (il décèdera avant son retour).
Pour visiter le lieu
Samten Dzong (« la forteresse de la méditation »), la maison d’Alexandra David-Néel se trouve avenue du maréchal Juin à Digne.
Quelqu’un à contacter ?
Le Centre Culturel Alexandra David-Néel se trouve dans la maison de l’écrivain, 27 avenue du Maréchal Juin, 04000 Digne-les-Bains. E-mail : neel@alexandra-david-neel.org.
À voir aux alentours
Présences littéraires autour de Digne :
– Joseph Conrad, Marcel Pagnol, Isabelle Eberhardt à Marseille,
– [Stefan Zweig->] à Marseille et Nice,
– Gaston Leroux à Menton et Nice,
– Jean Cocteau à Menton,
– Gogol à Nice,
– Maupassant à Antibes et Cannes,
– Nabokov à Cannes, Menton, etc.
– Mann et Huxley à Sanary,
– Wells à Magagnosc,
– Alphonse Daudet à Nîmes et Fontvieille,
– Mallarmé à Avignon,
– Giono à Manosque,
– Frédéric Mistral à Maillane,
– Vauvenargues à Vauvenargues,
– Blaise Cendrars à Aix-en-Provence,
– Paul Valéry à Sète,
– Durell à Sommières,
– Delteil à Montpellier, Toulon, Villeneuve-lez-Avignon, Grabels,
– Colette à La Treille Muscate (Saint-Tropez),
– Prévert, Bernanos à Toulon.
Petite bibliographie
Le lumineux destin d’Alexandra David-Néel. Jean Chalon, Presses Pocket n°2616.