« S’il est bon qu’un écrivain étende sa petite patrie et qu’il élargisse son domaine spirituel jusqu’à le faire coïncider avec ce qui est universel, avec la condition même de l’homme, il n’en reste pas moins que c’est toujours le même petit coin de terre qui nous donne nos plus grandes émotions et qui est pour nous le plus chargé de souvenirs. » (André Chamson)
André Chamson naît à Nîmes en 1900. Mais deux ans plus tard, l’usine de pâtes alimentaires de son grand-père est détruite par un incendie et toute la famille migre vers les Cévennes, son berceau d’origine. André passera les quinze années suivantes à Alès, rue Mandajors, et au Vigan. Alès et ses fonderies, Le Vigan et ses filatures de soie. En 1906, il entre au lycée Jean-Baptiste Dumas d’Alès mais en 1910, son père ayant fait faillite et ses parents contraints de déménager, il continue sa scolarité au Vigan. Dans les deux villes, la vie est dure pour les ouvriers. Celle du père d’André n’est pas facile non plus et le séjour d’André au Vigan, 11 rue de l’Horloge chez sa grand-mère maternelle, Sarah Aldebert, servira aussi à l’éloigner de la situation de chômage endurée par son père.
Par Sarah, il découvre tout un monde paysan et l’histoire des Protestants et des Camisards, auquel il rendra hommage dans son œuvre.
André fait la rentrée 1912 au lycée d’Alès et celle de 1916 au lycée de Montpellier. Pour celle de 1918, le voilà à Paris pour préparer l’École des Chartes. Bientôt, ses amis se nomment Roger Vitrac et Jean Prévost, un peu plus tard Armand Salacrou, Louis Guillou, Jean Grenier…
Son père décède en 1919 de la grippe espagnole et sa mère monte à Paris où elle devient sous-directrice de la pension Concordia, rue Tournefort. En 1924, André épouse Lucie Mazauric. Il publie l’année suivante son premier roman, Roux le Bandit, et se lie avec Daniel Halévy, Julien Benda, Mauriac, Montherlant, Guéhenno, Malraux.
En 1928, le couple s’installe rue Thouin à Paris, puis à Versailles en 1933.
L’écrivain est embauché en 1934 au ministère des Affaires étrangères et s’engage à plein dans la lutte antifasciste, en particulier au sein du Comité de Vigilance des intellectuels antifascistes et de l’hebdomadaire Vendredi à partir de 1935. Il est de la grande aventure du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture de juin 1935 au Palais de la Mutualité.
1936 sera une année de grands tiraillements entre les militants de gauche, suite en particulier au livre d’André Gide Retour d’URSS et aux procès de Moscou. Chamson renonce au pacifisme après la chute de Malaga début 1937. Quand, en avril 1938, Daladier remplace Blum au ministère, Chamson le quitte. Il s’engage dans l’armée après la déclaration de guerre de septembre 1939. Pendant les mois terribles qui suivent, il continue d’écrire, « pour le jour de la liberté (…) pour conjurer les maléfices de la défaite. » Il aide des partisans à se cacher dans les Cévennes, où il a acheté une maison en 1940, dans un hameau près de Valleraugue. Il est à Montauban, 30, rue de la Comédie à Montauban, dans les années 1940-1943, pour participer à la mise à l’abri d’oeuvres du Musée du Louvre. Fin 1944, il combat au sein de la Brigade Alsace-Lorraine.
Malraux le nomme Directeur général des Archives de France en 1959.